Une nouvelle perquisition a eu lieu, hier, au siège du Front national à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, dans le cadre de l'enquête sur les assistants parlementaires au Parlement européen de Marine Le Pen, a annoncé la direction du parti. «Pour la seconde fois a lieu une perquisition des mêmes bureaux, s'agissant des mêmes faits présumés, ce qui confirme que la première perquisition a été infructueuse», écrit le FN dans un communiqué. Pour le FN, «il s'agit à l'évidence d'une opération médiatique dont le seul but est de tenter de perturber le bon déroulement de la campagne électorale présidentielle et de tenter de nuire à Marine Le Pen au moment même où sa candidature effectue une importante percée dans les intentions de vote, notamment pour le second tour». La justice française a ouvert le 15 décembre dernier une information judiciaire pour abus de confiance, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé dans l'enquête sur ces soupçons de fraude relative à l'emploi par le FN d'assistants parlementaires. D'après le rapport de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf), Marine Le Pen a admis avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier, employé comme assistant parlementaire d'octobre à décembre 2011. Marine Le Pen a reconnu que «les bulletins de salaire établis sur la période d'octobre à décembre 2011 pour un montant de 41 554 euros n'ont jamais été payés» à Thierry Légier, et «qu'elle n'avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois», selon des extraits de ce rapport, publiés jeudi par Mediapart et Marianne. La présidente du Front national affirme de son côté qu'il s'agit d'un «mensonge éhonté, je n'ai jamais reconnu quoi que ce soit devant des enquêteurs, d'ailleurs que je n'ai jamais vus», a-t-elle dit à France Bleu Besançon. La candidate du Front national, en quête de crédibilité internationale est, au même moment en visite au Liban. Lors de son entretien avec le président Michel Aoun, la crise des migrants a été évoquée. Marine Le Pen avait salué l'élection de Michel Aoun, le 31 octobre. Ce dernier, chrétien maronite et ancien opposant à la tutelle syrienne sur son pays, a vécu en exil en France pendant une quinzaine d'années à la fin de la guerre civile avant de rentrer au Liban. Il s'est depuis rapproché du régime de Damas et est parvenu à accéder à la présidence à la suite d'alliances avec le Hezbollah. Marine Le Pen a également rencontré le premier ministre Saad Hariri, hostile au régime de Bachar al-Assad soutenu par le FN, qui est à la tête depuis mi-décembre d'un gouvernement réunissant l'ensemble de l'éventail politique, à l'exception du parti phalangiste (chrétien). «L'erreur la plus grave serait l'amalgame entre Islam et musulmans d'une part, terrorisme d'autre part», a affirmé le chef du gouvernement libanais lors de sa rencontre. «Les Libanais et les Arabes comme la majorité du monde considèrent la France comme la patrie des droits de l'Homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse, ou de classe entre ses citoyens» a encore affirmé Hariri. «Les musulmans sont les premières victimes du terrorisme réclamant de la religion» a aussi affirmé le premier ministre. «Les modérés qui constituent l'écrasante majorité des musulmans en sont la cible».