La wilaya de Tizi Ouzou abrite depuis avant-hier et jusqu'à jeudi, la caravane d'information et de sensibilisation à l'entrepreunariat féminin. Le coup d'envoi a été donné par le wali, Mohamed Bouderbali, au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, en présence de Fatiha Rachedi, experte en entrepreunariat féminin au niveau du ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme. Cette dernière a incité les promotrices porteuses de projets à veiller rigoureusement sur la pérennité de leur activité afin de contribuer favorablement à la création d'emplois et à la diversification de l'économie nationale hors hydrocarbures. Après avoir sillonné l'ensemble des stands des exposantes, ayant pris part à cette caravane, le wali s'est mis à leur écoute pour avoir une idée sur les conditions dans lesquelles elles évoluent. Parmi les contraintes soulevées à l'unanimité par ces femmes, l'exiguïté de leurs locaux et la cherté des prix de location. Ce qui les empêche, d'après elles, d'agrandir la dimension de leurs entreprises et de revaloriser leurs capacités productives. «Nous avons des locaux exigus, ce qui nous empêche d'avoir de grandes machines. Bien sûr, cela se répercute négativement sur nos capacités de production», dénonce Khales, chef d'entreprise d'une laiterie-fromagerie implantée à Maâtkas. A cet effet, le wali a instruit M. Belbaki, le directeur de wilaya de l'industrie et des mines, de trouver une parcelle de terrain pour la réalisation d'une petite zone d'activités dédiée à la transformation des produits alimentaires. «Beaucoup de jeunes filles travaillent dans des conditions très difficiles, ce qui empêche le développement de leurs activités. Certaines sont en colocation. C'est pour cela qu'en tant qu'autorités locales, nous allons dégager des lots de terrains à leur profit pour la réalisation de leurs locaux. Il faut savoir que la priorité sera donnée à ceux et à celles qui sont en activité», a t-il précisé. Par ailleurs, Mohamed Bouderbali a exprimé sa satisfaction quant à la contribution de la femme dans l'essor du secteur économique. «C'est une phase extrêmement importante dont l'Algérie a besoin pour ouvrir d'autres opportunités à ses enfants, en particulier les jeunes femmes qui ont tellement de ténacité pour réussir leurs projets.» Se référant aux chiffres, il faut savoir que sur les 503 projets financés par l'Ansej en 2016, 86 ont été créés par des femmes, soit un taux de 17%. Quant au taux de recouvrement de crédits, il est estimé à 68%. De son côté, Hadj Bouchoucha, le directeur local de l'action sociale et de solidarité (Dass), a indiqué que cette manifestation a pour objectif d'encourager ces femmes porteuses de projets dans le cadre de différents dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes. Il est revenu sur le rôle de la femme dans le développement de l'économie nationale et de la création d'emplois. «Cette caravane est une preuve pour éloigner toutes les incertitudes portant l'éloignement de la femme du secteur de l'entrepreunariat. C'est une occasion propice que ces porteuses de projets doivent saisir pour concrétiser leurs idées et créer leurs propres entreprises.» Des conventions signées L'ensemble des partenaires de création d'emplois ont pris part à cette manifestation : la Cnac, l'Ansej, l'Angem, l'Andi et la formation professionnelle. Comme il y a eu également la présence de plusieurs secteurs dans lesquels la femme s'est intégrée. Et de citer l'investissement dans l'agriculture, où 75% des projets sont réalisés par la gente féminine, ou encore le tourisme et l'artisanat. Selon le même interlocuteur, «en plus des expositions de leurs produits, des cours de formation seront prodigués aux femmes entrepreneuses pour une meilleure gestion de leur microentreprise. En outre, des échanges de savoir entre les exposantes dans le domaine de la gestion des PME-PMI et des signatures de conventions avec ces jeunes entrepreneures et les entreprises privées, ou encore les centres de formation professionnelle, afin de leur faciliter l'écoulement de leurs produits». A ce sujet, le wali a insisté sur la formation et l'accompagnement des bénéficiaires de projets, dans le cadre de ces dispositifs, en vue d'éviter l'échec et la disparition de leur activité. «Sur les 9 000 microentreprises créées, 122 ont été indemnisées dans le cadre du Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises (FGAR)», avons-nous appris. Enfin, la caravane devra sillonner non seulement le chef-lieu de la wilaya, mais aussi les localités limitrophes, dont Azazga, Larbâa-N'Ath-Irathen, Tigzirt et Draâ-El-Mizan, pour faire bénéficier les femmes porteuses de projets de cette initiative, a conclu Hadj Bouchoucha.