Nouveau débrayage chez les blouses blanches. Le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) à observé hier une grève nationale pour dénoncer la non-prise en charge d'une plate-forme de revendications en suspens depuis près de trois ans. Cette grève de deux jours (24 et 25 mai) sera suivie d'un rassemblement aujourd'hui devant le siège du ministère de la santé en signe de protestation contre «la situation de blocage du dialogue au niveau central ciblant particulièrement les représentants du Snpsp», nous a indiqué le président du SNPSP, Lyes Merabet. Par cette action, il dénonce ce qu'il considère comme «un mépris» de la tutelle envers le syndicat. Le docteur Merabet déplore en outre le fait que la série de revendications portées depuis des années, soit toujours insatisfaites, rappelant que «la dernière réunion de la commission mixte (Snpsp-Msprh) s'est tenue le 31 octobre 2016, mais que le PV de cette réunion n'a été délivré qu'en janvier 2017». Il a rappelé que «parmi tous les syndicats du secteur, le Snpsp est le seul à être exclu des commissions nationales», affirmant que le syndicat n'a rencontré le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qu'en 2014 et en février 2016. Le président du Snpsp affirme que son syndicat a sollicité le ministère du Travail ainsi que le Premier ministère à cet effet, mais qu'en dehors des promesses, «rien n'a bougé». Il a par ailleurs expliqué que l'administration centrale s'immisce dans les activités du syndicat, allant même jusqu'à «interdire des assemblées générales dans certaines wilayas». Devant le constat de non-prise en charge des principales doléances socioprofessionnelles des praticiens de la santé publique, le syndicat exige entre autres, par la voix de son représentant, l'instauration d'un dialogue véritable et permanent avec la tutelle. Parmi les autres points de la plate-forme de revendications figure «la mise en place de mesures appropriées et effectives pour sécuriser les lieux de travail contre les actes de violences dont sont victimes les professionnels de la santé régulièrement», ainsi que «l'instauration d'une indemnisation financière des praticiens médicaux réquisitionnés pour les examens de fin d'année scolaire et les échéances électorales, à l'instar des autres fonctions publiques». Intimidation et menace Le Snpsp tient par ailleurs à mettre en avant «la mise en application des termes de l'accord conclu en réunion de conciliation Msprh-Snpsp le 4 mai 2015, appuyé par les engagements du ministre lors de l'audience accordée au Snpsp en date du 24 février 2016». Notre interlocuteur estime, par ailleurs, le taux de suivi national au 1er jour de grève à plus de 70%. L'adhésion des praticiens diffère d'une wilaya à une autre, même si la grande majorité a enregistré un suivi massif. C'est le cas notamment à Blida, Tizi Ouzou et Sétif, respectivement 87%, 95% et 93%. Le syndicaliste cite entre autres Constantine, 75%, et Tipasa 60%, Relizane, 80%. Le même responsable considère que l'adhésion des praticiens est très satisfaisante dans l'ensemble, malgré les pressions de l'administration. «Malgré la désinformation et les intimidations, le suivi est important, particulièrement dans les grandes villes», a-t-il dit. Mais le Dr Mrabet tient à souligner que cette fois, l'administration a dépassé les bornes dans sa manière d'intimider les adhérents au SNPSP. «Des propos orduriers et des menaces de licenciement ont été proférés à l'égard des praticiens de la santé», déplore Mrabet. Ce débrayage intervient dans une ambiance électorale. Le syndicat tente à travers cette action de se faire entendre en interpellant davantage les candidats et les politiques sur leurs préoccupations. Autrement dit, c'est une manière de les inviter à trouver des solutions à leurs revendications qui jusque-là sont restées insatisfaites et ce, depuis un bon moment déjà.