Le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, a appelé ses adversaires à respecter les décisions des institutions du parti et à se plier à la règle de la majorité. Une majorité qui, dit-il, «est de mon côté». «Il y a ceux qui réclament mon retrait. Mais il y a d'autres aussi qui appuient mon maintien en poste et c'est la majorité. Le jour où sera renversée cette équation, je n'aurai qu'à m'y plier», a clairement déclaré, hier, Douibi, en marge d'une rencontre avec les présidents des bureaux de wilayas, tenue au siège du parti. Le secrétaire général du Mouvement Ennahda, et dans ses réponses aux questions des journalistes, nous renvoie au communiqué ayant sanctionné la session ordinaire du conseil consultatif réuni les 21 et 22 juillet dernier. Lequel avait «renouvelé sa confiance à la direction du parti, ses institutions et exprimé son attachement à ses choix», appelant par la même occasion les militants à «se préparer pour la bataille des élections locales dans le cadre de l'Union Ennahda-Adala-Bina, considéré comme un projet basé sur une vision stratégique claire». Le SG d'Ennahda, qui fait face à une fronde menée par des membres du bureau national ayant démissionné, s'est montré plutôt serein et disposé à accepter la règle du jeu démocratique. Lui qui, précise-t-il, a fait ses début «en tant que simple militant, puis président d'un bureau local, d'un bureau de wilaya, d'un conseil régional, de chargé à l'organique du parti avant d'occuper le poste de chef de groupe parlementaire et finir secrétaire général». «Si mes frères veulent me retirer la confiance, en appliquant les mécanismes contenus dans les statuts, je les féliciterai», a-t-il soutenu. Des propos qui sonnent comme un défi lancé en direction de ses opposants qui ne jurent que par sa tête, l'accusant de «mauvaise gestion et de décisions unilatérales». Bien qu'il affiche un respect à tous les avis personnels, Douibi estime que «seule la décision du conseil consultatif compte» et ce jusqu'une autre réunion de cette instance tranche. Cependant, le vent qui a soufflé sur la maison d'Ennahda n'est pas d'ordre idéologique ou politique, aux yeux du secrétaire général du parti. Ce dernier pense que les rendez-vous électoraux constituent souvent une étape où s'opposent les idées des uns et des autres. D'ailleurs, les prochaines élections locales constituent «une priorité», a expliqué Douibi dans un discours d'ouverture de la rencontre d'hier. Son parti participera, a-t-il tenu de rassurer, «aux cotés de ses alliés El-Adala et El-Bina». Façon de démentir toutes les rumeurs sur de prétendues fissures au sein de ce triumvirat islamiste. A cet effet, Douibi dit en avoir même informé ses partenaires sur sa disponibilité à entamer le travail de préparation. Analysant la situation politique du pays, le chef du parti islamiste a expliqué que «le régime est toujours autoritaire, basé sur la pensée unique». «Il n'y a pas de volonté politiques chez les parties influentes du pouvoir pour une ouverture», a-t-il accusé, non sans pointer du doigt «l'échec à réaliser le développement économique et durable». Ce qui, selon lui encore, «menace la paix sociale et fragilise l'immunité de la société». En réponse enfin à l'appel du premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, au dialogue, le SG d'Ennahda qui dit avoir pris acte de cette initiative suggère qu'«il y est une véritable volonté politique sans préalables et la mise en place des conditions de la réussite du dialogue».