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Le diktat des spéculateurs
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130


Les prix de la pomme de terre s'enflamment
La mesure décidée récemment, par les pouvoirs publics, à propos du déstockage de 1 million de quintaux de pomme de terre, n'a jusqu'à présent eu aucun impact sur les prix affichés, qui restent hors de portée du consommateur.
Ne sachant plus à quel sain se vouer, le citoyen se voit obligé de se soumettre à cette triste réalité. Chacune des parties, rejette la responsabilité et accuse les autres d'être derrière cette hausse vertigineuse des prix de la pomme de terre, qui sont passés du simple au double, en l'espace de deux mois seulement. Alors que son prix ne dépassait pas les 40 dinars durant le mois de ramadhan, le tubercule est affiché entre 85 et 100 DA sur les étals des marchés. Ainsi, les vendeurs détaillants prétendent que c'est la faute au stockage. Par conséquent, ils créent volontairement une pénurie sur les marchés.
Ce qui amènera évidemment, à une forte spéculation sur le produit, et partant une hausse des prix. Quant aux propriétaires des chambres froides, où sont stockées les pommes de terre, ils se dégagent totalement de cette responsabilité, l'imputant au ministère de l'Agriculture qui, selon eux, ne fournit aucun effort pour les aider dans leur mission. Ils indiquent qu'ils ne disposent d'aucun programme de déstockage des quantités nécessaires à même de stabiliser le marché. Rien qu'à voir les prix de la pomme de terre affichés dans les marchés de la capitale, et même dans les camionnettes, permet de comprendre le désespoir de bon nombre de familles à faibles revenus. Rencontrés, lors d'une virée sur certains marchés de proximité à Alger, Mohamed un retraité de 70 ans, estime que les prix, même des autres légumes sont exagérés et les vendeurs sont en train de profiter de cette occasion pour faire la loi. Il dénonce également le fait que les prix ne soient pas affichés, alors que c'est dicté par la loi. «Nous avons plus que marre de cette situation, les vendeurs de détail profitent et vendent à leur guise. Ils jouent avec les prix comme bon leur semble. Aujourd'hui, le prix de la pomme de terre est à 70 DA et demain il sera à 80 DA, cela dépend de leur humeur», lance-t-il. Pour notre interlocuteur, le prix du tubercule est vraiment exorbitant, alors que «ce légume est indispensable sur les tables des algériens. Comment les pouvoirs publics ont pu laisser la situation leur échapper, alors que l'ex-ministre de l'Agriculture, Abdeslam Chelghoum aurait pu mettre un terme à cette spéculation ?» s'est-il interrogé. Une dame affirme que ces tarifs ne sont soumis à aucun contrôle. Au marché des fruits et légumes de Birkhadem, Faiza âgée de 40 ans, ne sait plus quoi choisir.
Les vendeurs affichent des prix différents, sous prétexte de la qualité différente entre chaque produit. «Dans le même marché, chacun fixe ses prix. Certains la vendent à 70DA, alors que d'autres à 90 Da», fait-elle savoir, prétextant l'éloignement des régions où est produite leur pomme de terre, à savoir Mostaganem, Aflou ou Oued Souf. En effet, dans un seul marché, nous avons remarqué que les vendeurs proposent leur pomme de terre à différents prix, Alors que leur qualité semble être la même. Les vendeurs se défendent d'être derrière cette hausse, et essayent de minimiser la situation. Ils expliquent cette hausse flagrante par la baisse de l'offre et la spéculation des grossistes. Interrogé à ce sujet, l'un des commerçants nous a confiés que la cause de cette inflation est la pénurie du produit. «Au marché de gros, la pomme de terre stockée est vendue à 50 DA le kilo et 70DA la fraiche. Combien je vais devoir la vendre moi ?» s'est-il demandé, avant d'affirmer que le principal responsable de la situation sont les propriétaires des chambres froides qui, selon lui, font la pluie et le beau temps.
Une autre réalité
Pour Samir, vendeur de 35 ans, les prix de la pomme de terre ne pourront baisser et se stabiliser que si les stocks de ce produit soient sur le marché.
Il révèle également que les propriétaires des chambres froides, au cours de cette année, ont fixé des prix exorbitants aux vendeurs de gros, ce qui engendre une hausse des prix. Selon lui, «ce sont eux les responsables de la spéculation et doivent être appréhendés par les pouvoirs publics».
«Aiguillés» par ces «révélations», nous nous sommes dirigés dans la région d'Ouled Moussa, où sont implantées plusieurs chambres froides.
L'un des propriétaires a assuré que la pomme de terre est vendue à 40 DA le KG, en raison des pertes de récoltes, provoquées suite aux intempéries de l'hiver dernier. «La récolte de cette année a été très maigre, à cause de la canicule, aussi», selon El Hadj qui explique que l'été a duré plus de cinq mois, et la hausse des températures a détruit la plupart des récoltes cette année.
Interrogé, El Hadj nous a expliqué que le prix d'achat du kilo de la pomme de terre est de 30 DA, pour ceux qui ne produisent pas leur propre stock, puisque la plupart des agriculteurs disposent de leurs propres chambres froides. A ce sujet, les stockeurs dénoncent l'ignorance et l'indifférence d'ont fait montre le ministère de l'Agriculture. «Ils ne nous facilitent pas la tache. Ils mettent trop de conditions pour accepter de nous apporter leur aide. Nous sommes dans l'obligation de débourser de nos poches pour subvenir aux besoins de ce stock. Ils oublient qu'entretenir un stock dans une chambre froide revient très cher» déplore notre interlocuteur. «En plus des frais des produits de conservation du tubercule, nous sommes obligés de payer les factures d'électricité, ainsi que le loyer du terrain» dira-t-il. «Les aides portées par le ministère ne comblent que 40% de nos frais», précise-t-il. «Avant de pouvoir bénéficier de cette aide, les services du ministère exigent des conditions infernales, à savoir le contrat de propriété du terrain, alors que la plupart appartiennent à l'Etat et nous sommes seulement des locataires. Dans de telles conditions, comment veulent-il que nous puissions produire ?», s'est-il interrogé. Devant la chambre froide d'El Hadj, un grand semi remorque était en train de charger de la pomme de terre. La totalité du produit conservé venait d'être vendue, affirme le propriétaire.
Un million de quintaux déstocké
Actionné depuis une semaine, par le ministère de l'Agriculture, le déstockage d'un million de quintaux de pomme de terre était sensé réguler les prix sur le marché. Malheureusement aucun changement n'a été enregistré, jusqu'à maintenant les prix ne semblent pas vouloir baisser. Abasourdi devant cette hausse, le consommateur ne sait plus quoi faire. Contacté par nos soins, hier, Mustapha Zebdi, président de l'Association des consommateurs (Apoce), a indiqué que c'est à l'autorité de régulation de s'expliquer au sujet de cette hausse. Selon lui, il est probable que des problèmes ont survenu lors de cette opération. C'est pour cela que les prix n'ont toujours pas baissé. S'exprimant sur la qualité de la pomme de terre déstockée, il dira que l'Apoce a reçu jusqu'à maintenant un grand nombre de requêtes, contre la qualité vendue sur le marché. «Nous avons désigné une équipe d'experts, chargée d'enquêter au niveau des marchés» a-t-il précisé. Révélant par la même occasion, que le résultat de cette enquête sera connu, d'ici les 24 voire 48h à venir. En outre, il dira que les principales causes du pourrissement de la pomme de terre sont liées aux conditions de stockage.«Il faudrait apprendre aux propriétaires de chambres froides, la meilleure façon dont il faudrait stocker leur marchandise. Car toute défaillance touchera, en premier lieu l'état de santé du consommateur», a indiqué Zebdi.
Une baisse des prix en novembre
Le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (Anca), El Hadj Tahar Boulenouar, a indiqué de son côté, que la hausse des prix est due à l'augmentation de la demande sur ce produit, hors saison de la récolte, et enfin la désorganisation du réseau des stockeurs. Il dira que la saison de la récolte se fait au mois de novembre et jusque-là les prix ne baisseront pas. «Les agriculteurs ne pourront pas récolter ce légume jusqu'au mois de Novembre. Particulièrement après la pluie de la dernière fois, les agriculteurs sont bloqués. Ils ne peuvent rien faire devant cette situation», a-t-il dit. Boulenouar, a enchainé ensuite avec l'augmentation de la demande sur ce tubercule, il précise que les prix des autres légumes augmentent en cette saison. C'est la raison pour laquelle le consommateur se tourne vers la pomme de terre.
A cet effet, la demande dépasse l'offre sur le marché, et provoque ainsi une hausse des prix. «En cette saison le consommateur préfère acheter de la pomme de terre, car elle est beaucoup moins chère que les autres produits», dira-t-il, expliquant qu'une grande désorganisation est enregistrée, sur le réseau des stockeurs. Selon lui, les agriculteurs ont peur que leurs stocks subissent des pertes, comme l'année précédente. Il pointe également du doigt la spéculation sur le marché. Boulenouar préconise de stabiliser d'abord l'approvisionnement en ce produit. «À chaque fois que la quantité du produit baisse, les prix augmentent automatiquement. Pour éviter tout cela, il est obligatoire de stabiliser la production en créant des usines de transformation alimentaire», a-t-il relancé. Selon notre interlocuteur, l'Algérie doit produire près de 50 millions de quintaux de pomme de terre chaque année, pour pouvoir satisfaire les besoins du consommateur et stabiliser le marché.
Reportage réalisé


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