L'Union africaine (UA), par la voix du président de sa Commission, M. Jean Ping, a demandé aux pays membres du Mouvement des non-alignés de l'accompagner dans sa démarche auprès du Conseil de sécurité concernant la condamnation de versement de rançons dans des actes d'enlèvement, de piraterie ou de prise d'otages. Dans son discours au 15e sommet du Mouvement des non-alignés (MNA) qui a clos ses travaux jeudi soir à Charm El Cheikh, M. Jean Ping a officiellement sollicité le soutien des pays membres du MNA dans cette démarche, tout en rappelant la décision prise à ce sujet par l'UA lors de son dernier sommet à Syrte (Libye). Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA avait, en effet, adopté une décision proposée par l'Algérie, condamnant fermement les actes de piraterie, d'enlèvement et de prise d'otages. M. Ping a indiqué, dans ce sens, que l'UA va introduire une initiative auprès du Conseil de sécurité pour demander l'adoption d'une résolution contraignante sur le versement de rançons aux ravisseurs qui se rendent coupables de tels actes criminels, et l'inscription auprès de l'Assemblée générale de l'ONU de deux conventions, l'une sur le financement du terrorisme et l'autre sur la prise d'otages. L'Algérie, qui a toujours condamné les actes de terrorisme, de piraterie, d'enlèvement et de prise d'otages, a joué un rôle «déterminant» dans l'adoption par l'UA d'une décision condamnant le versement de rançons dans ce genre d'opérations et s'est prononcée en faveur d'une démarche auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'adoption d'une résolution contraignante, avait souligné le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Cette question a été, du reste, évoquée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui n'a pas manqué de relever, dans son allocution au 15e sommet des non-alignés, que «notre combat pour la refondation du système de sécurité collective consacrerait, en droit comme en pratique, l'aspiration de tous les peuples à vivre dans la paix et la sécurité». Le chef de l'Etat a expliqué qu'il s'agit d'un système fondé sur «le caractère indivisible de la sécurité internationale qui appréhende la menace sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions». A l'évidence, la mise en place d'un tel système demeure tributaire, précise le président de la République, de l'instauration d'un «nouvel ordre international basé sur le respect scrupuleux des obligations qui incombent à tout un chacun en vertu de la charte des Nations unies, en particulier notre engagement à vivre en paix et en sécurité les uns avec les autres dans un esprit de tolérance et de bon voisinage».