Sous une chaleur de plomb qui ne dit pas son nom, les Annabis sont désemparés, depuis près d'une semaine. A hauteur des quartiers de la Coquette, les magasins de glaces ne désemplissent pas et les congélateurs donnent des signes d'épuisement, pour la plupart. Alors que les enfants sont contraints de se mettre à l'ombre dès dix ou onze heures pour se protéger du soleil qui ressemble plus à une boule de feu, le plus grand nombre des adultes sont en quête d'un petit souffle d'air frais sur les allées du Cours de la Révolution, la plus grande place de la ville. Les touristes, quant à eux, se rafraîchissent les pieds dans les flots bleus des plages du littoral. Dans une ville où les températures moyennes n'excèdent pas, au mois de juillet, les 30°C, les 40° à 42°C des sept derniers jours resteront dans les annales. «Du jamais vu en ce mois depuis au moins une vingtaine d'années, en dehors des grands feux de forêt, c'est inquiétant», affirme M. Makhoukh, marchand de journaux au centre-ville d'Annaba. Dans les autres agglomérations de la Plaine Ouest, particulièrement touchées, les habitants parlent de fin du monde. Les effets de cette ascension effrénée du mercure affecte particulièrement les asthmatiques et les insuffisants respiratoires, des vieillards, pour la plupart. Près d'une centaine de personnes a été sujette à des malaises et une trentaine d'entre elles a dû être hospitalisée, signale-t-on du coté des urgences du CHU Ibn Roch, complètement débordé durant le week-end. Une interne s'est déclarée «choquée» par le nombre de patients souffrant de cette vague de chaleur, dont certains dans une situation de détresse. Aussi, le corps médical ne peut que recommander, depuis plusieurs jours maintenant, aux citoyens qu'ils reçoivent en consultation à des heures indues, parfois des conseils afin d'éviter les coups de soleil, davantage de pauses pour se désaltérer, la possibilité d'aller souffler dans des endroits ventilés ou climatisés, ou encore de porter des vêtements légers en attendant le retour à la normale. Les mêmes conseils de prudence sont prodigués à la population par les éléments de la Protection civile, mobilisés dans le cadre d'un plan canicule depuis mardi, apprend-on.