Il accuse cette institution de verser dans «une gestion entourée d'opacité», mettant en évidence le caractère spéculatif pouvant découler des «tergiversations auxquelles la banque s'adonne».Usant d'un ton acerbe, Mohand Cherif Ould Abbas a dressé un bilan quelque peu négatif du secteur de l'agriculture. Les raisons qu'il a évoquées lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III sont multiples. Les difficultés rencontrées par les agriculteurs pour l'acquisition de crédits bancaires constituent une des raisons essentielles. Sur un ton accusateur et sans ambages, le président de la Chambre nationale de l'agriculture pointe le doigt en direction de la banque qu'il accuse de verser dans «des tergiversations dans le traitement des dossiers de demandes de crédits déposés par les agriculteurs». Montant d'un cran, il accuse cette institution bancaire de «s'adonner à une gestion entourée d'opacité du fait d'un manque flagrant de professionnalisme». Abondant dans ce sens, le premier responsable de cette entité a indiqué que «l'institution en question sombre dans une gestion sélective quant au traitement des dossiers (critères d'éligibilité pour l'octroi de crédits bancaires) des agriculteurs», mettant en évidence l'aspect spéculatif de ces pratiques. Il finira par annoncer que «des poursuites judiciaires ont été entamées à l'endroit de cette institution de la part des représentants du secteur» sans toutefois donner plus de précisions. Il est à rappeler qu'il y a de cela quelques mois, les représentants des agriculteurs ont fait état de problèmes sur lesquels butaient les fellahs au niveau de la Badr, chargée de la gestion des crédits Rfig, pour pouvoir bénéficier des crédits de l'Etat dans le cadre de l'accompagnement financier des différentes filières de l'agriculture. Selon les fellahs, le dispositif du Rfig a enregistré un trébuchement à cause de la complexité des conditions d'éligibilité comme celle ayant trait au bail de location ou au contrat de cession de la terre à cultiver. Car la majorité des agriculteurs affirment ne pas pouvoir remplir les conditions d'éligibilité imposées par la banque du fait que les terres sont des propriétés privées et dans l'indivision ou bien des EAC. A ce sujet, le responsable de la Chambre de commerce devait insister sur la question du morcellement des terres agricoles en soulignant l'urgence de l'intervention des pouvoirs publics.Le financement du secteur a été au cœur de son intervention et dans ce sens, il soulignera la nécessité de combattre les lenteurs bureaucratiques inhérentes aux opérations liées au financement des différents segments de l'agriculture, en appelant à plus de visibilité et de transparence concernant les rapports banque-agriculteurs. Le rajeunissement du secteur est impératif Le volet de la formation a été évoqué par l'invité de la radio. «Il est souhaitable, d'une part, de mettre en place une politique de prise en charge des agriculteurs en leur prodiguant des formations et, d'autre part, tenter de capter les jeunes et les sensibiliser à prendre le relais.» Partant, il argumenta ses propos en indiquant que «431 000 agriculteurs tous segments confondus sont âgés de 50 ans et plus». La sensibilisation, la formation et le soutien multiforme étant, de l'avis de l'orateur, les axes essentiels sur lesquels devraient graviter les programmes de soutien et de développement du secteur. En clair, il prône le rajeunissement des agriculteurs avec le souci de pérenniser les activités à caractère agricole et, par là même, assurer une indépendance alimentaire. Un consensus pour contrer les fraudeurs de tout acabit Evoquant les effets néfastes produits par les feux de forêt qui ont détruit des centaines voire des milliers d'hectares de terres agricoles, il attire l'attention sur les spéculations qui s'en suivront, affirmant que «les pertes considérables seront répercutées sur le marché national», faisant allusion aux consommateurs et la hausse spéculative de la mercuriale. En ce sens, et concernant cet aspect, il met en évidence les mesures coercitives mises en place pour réguler le marché sans toutefois omettre de souligner l'adhésion de toutes les parties concernées qu'il désignera sous l'appellation de «système coopératif». «La bataille est menée pour contrer les spéculateurs», dira-t-il sur un ton de défi. Il soulève également la question de l'irrigation des terres en aspirant à une utilisation rationnelle des eaux des barrages mais également à l'utilisation des eaux que produiraient les stations d'épuration des eaux.