Réunis mercredi et jeudi dernier à Tlemcen dans le cadre de l'université d'été qu'ils ont pu enfin tenir, les dissidents du FNA ont sommé dans leur résolution le président du parti, Moussa Touati, de «se conformer à la ligne du parti et donner les bilans moral, financier et politique», faute de quoi une action en justice sera intentée à son encontre. Ils exigent également de lui la convocation d'un congrès extraordinaire. Le chef de file des dissidents, Mohammed Benhamou, a affirmé qu'une cellule de crise a même été installée à l'effet d'interpeller Moussa Touati afin qu'il s'exprime sur la gestion du parti depuis 1999 en donnant les bilans moral, financier et politique du parti sans quoi ils saisiraient la justice pour un éventuel gel des comptes du FNA et des activités de son président. «Nous accordons un délai d'un mois à M. Touati» a-t-il fait savoir, non sans l'accuser d'avoir failli à sa tâche de renforcer le parti. Au contraire, estimera notre interlocuteur, «si ça continue comme ça, le FNA risque de disparaître». Pour lui, la création toute récente de l'ONG «Mouvement des générations libres» qui «se transformera en parti politique, pourrait attirer beaucoup de nos militants déçus par la gestion unilatérale de Moussa Touati». Pour étayer ses accusations, notre interlocuteur rappellera l'échec cuisant de son président à l'élection présidentielle du 9 avril dernier, «où il n'a récolté que 200 000 voix», alors que «le parti a obtenu 1 million de voix lors des législatives de 1997». «La gestion catastrophique» de Moussa Touati est critiquée même par ses proches collaborateur», a tenu à dire le député de Tlemcen, qui nous confiera que «l'un deux est en train de préparer une pétition pour dissoudre le bureau national». Benhamou réclame également à Touati, au nom des dissidents, la tenue d'un congrès extraordinaire seul à même de «trancher sur la crise qui mine le parti» a estimé notre interlocuteur. L'université d'été qui a pris fin jeudi a vu la participation de 300 militants, selon Benhamou, «dont 40 cadres, 4 députés et 10 membres du conseil national» qui se sont penchés sur le thème de «la jeunesse et l'encadrement politique». Interrogé sur l'absence des autres députés (une liste de 10 députés a été annoncée), M. Benhamou l'a justifiée par «la période de congé», avant d'ajouter que «la Révolution algérienne a commencé avec 22 personnes». En tout cas, a-t-il argué, «je viens de casser un grand tabou en organisant cette université d'été qui a réussi sur tous les plans». M. Touati a été invité, a affirmé Benhamou, «mais s'est excusé, car il est en Espagne pour des soins». L'une des autres résolutions de cette rencontre, a fait savoir notre interlocuteur, est la nécessité de lancer une organisation des jeunes, «comme l'ont fait tous les partis». Ainsi donc, la dissidence au FNA s'organise pour destituer le président auquel il est reproché son «opposition», et reprendre les rênes du parti. Nos tentatives de joindre Moussa Touati pour avoir sa réaction sont restées vaines.