Les restaurants Rahma, ces lieux de solidarité, ouvrant leurs portes à chaque arrivée du mois du ramadhan pour accueillir à l'heure de la rupture du jeûne des centaines, voire de milliers de défavorisés, pour leur offrir leur repas du f'tour, sont, pour cette année 2009, très réduits en quantité. Leur nombre ne devrait pas dépasser une dizaine selon le décompte que nous avons-nous même établi au terme d'une virée effectuée hier dans les principaux quartiers d'Alger. Un tel constat s'inscrit d'emblée a contrario de cette mobilisation qui était de mise durant les années passées, notamment par les pouvoirs publics et aussi beaucoup d'âmes charitables, qui s'est traduite par une prolifération sans précédent se rappelle-t-on en termes de restaurants de solidarité ouverts dans la capitale. Au cours des années antérieures et durant la même période du ramadhan, les banderoles et autres enseignes informant de l'existence d'un restaurant de solidarité dans les parages s'imposaient d'elles-mêmes au regard des passants à chaque coin de rue de la capitale. On se souvient que durant le ramadhan 2008 et même celui de l'année d'avant, il y avait une telle prolifération des restaurants Rahma au niveau d'Alger au point où certains ouvraient leurs portes pour accueillir moins d'une dizaine d'individus défavorisés. Cependant, pour cette année 2009, le constat est tout autre ! Preuve en est, du quartier Labri Ben M'hidi jusqu'à Ben Omar (Kouba), en passant par Belcourt et El Anasser (ex-Ruisseau), les restaurants de solidarité que nous avons remarqués sur cet intinéraire se comptent sur les doigts d'une seule main pour ainsi dire. Ils étaient au nombre de quatre plus précisément qui meublaient cet itinéraire long de plus de quinzaine de kilomètres. Certains sont gérés par des APC, tel celui situé non loin de la place Emir Abdelkader et dont la gestion relève de l'APC d'Alger-Centre, d'autres appartenant à l'UGTA comme ce restaurant de solidarité se trouvant au Foyer des cheminots, rue Hassiba Ben Bouali, et la troisième catégorie de restaurants de solidarité que nous avons recensés hier a trait à ceux gérés par le privé. L'un d'eux est implanté à Ben Omar, commune de Kouba. Son gérant Smaïl G. nous informe d'emblée que c'est pour la sixième année consécutive qu'il se mobilise pour offrir un «repas complet» aux personnes défavorisées à la rupture du jeûne. C'est la question que se posent des observateurs, mettant en avant deux faits d'actualité quotidienne qui dénotent, selon eux, la cessation de cette forme de solidarité, consistant à assurer un repas collectif à des personnes démunies au moment de la rupture du jeûne. Le premier tient lieu du recours des pouvoirs publics à cette option vraisemblablement beaucoup plus privilégiée et consiste en la distribution de sommes d'argent aux familles démunies pouvant atteindre 6000 DA. La seconde raison trouve son explication dans la persistance de certaines pandémies, à commencer par la grippe porcine qui tend de plus en plus à se généraliser dans le pays. Du coup, et selon beaucoup d'observateurs, les restaurants de solidarité ouverts pendant le mois de ramadhan seraient des endroits exposés aux risques de contagion. Toujours est-il que les restaurants de la solidarité ont tendance à devenir de plus en plus rares pour ce ramadhan 2009. Ce qui constitue un effort supplémentaire pour les nécessiteux qui doivent connaître si bien toutes les entrées et sorties de la ville d'Alger pour dénicher le bon endroit afin de rompre le jeûne.