La flambée des prix des produits agricoles frais et des viandes durant le mois de Ramadhan n'est pas propre à l'Algérie.Plusieurs pays arabes connaissent la même situation. Que ce soit dans les pays voisins ou au Moyen-Orient comme la Jordanie, la folie des prix a gagné tous les marchés au cours de ce mois sacré. La hausse des prix des fruits et légumes a atteint les 150 % au Maroc malgré la disponibilité des produits, affirme la presse locale. La seule raison avancée par les responsables pour expliquer ce phénomène est la spéculation exercée par les commerçants qui profitent de l'accroissement de la demande pour imposer leur dictat. Malgré les efforts de l'Etat pour garantir la disponibilité des différents produits de consommation, les prix ne sont guère maîtrisés que ce soit en Algérie ou ailleurs. Ils ont été doublé, voire triplé, constate la presse locale des pays voisins, notamment. Ce cas est constaté en Tunisie et au Maroc. Pour le cas de la tomate, par exemple, le Maroc a pris des mesures pour mettre à la disposition de la population une quantité dépassant les 130 000 tonnes. Mais au niveau du marché, la réalité est toute autre puisque le prix de la tomate a grimpé de 2 à 6 dirhams. En Tunisie, la presse locale a cité des mesures devant garantir l'approvisionnement des marchés en produits de base, à partir de la production nationale. Pour une consommation moyenne de 23 000 tonnes durant le mois de Ramadhan, les stocks de réserve de pommes de terre ont atteint 45 000 tonnes outre l'importation de 10 000 tonnes supplémentaires. Pour les fruits, l'Etat a pris des dispositions pour mettre d'importantes quantités sur le marché. C'est aussi le cas des viandes blanches et rouges. Cependant, l'abondance des produits n'est pas conjuguée à une baisse des prix. Ce n'est plus la règle de l'offre et de la demande qui régule le marché. «Il faut chercher les raisons ailleurs», commente un professionnel du secteur agricole. Selon certains commerçants, «le mois de Ramadhan représente la période de l'année qui connaît la plus forte hausse de la demande». Les commerçants nient le fait qu'ils interviennent dans la surenchère des prix. Ils affirment que les prix des produits alimentaires sont abordables malgré la hausse qualifiée, selon eux, de «légère». Un avis que ne partagent pas les consommateurs qui s'attendent à une flambée des prix dès les premiers jours du mois sacré. Ils reconnaissent, par ailleurs, l'augmentation de la demande, entraînant le phénomène de la flambée des prix. Ils regrettent, par contre, les promesses non tenues des pouvoirs publics qui n'ont pas cessé de rassurer les populations quant à la maîtrise des prix durant le mois de Ramadhan. «Tous les produits sont disponibles et des quantités supplémentaires ont été stockées pour les commercialiser durant le mois sacré», avaient rassuré des responsables des différents pays. En Algérie, les assurances de Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture et celles des représentants des commerçants se sont avérées infondées, regrettent des familles qui avaient l'espoir de vivre un Ramadhan sans être dans l'obligation de recourir à l'endettement.