Le consommateur algérien est exposé quotidiennement à de multiples dangers qui menacent son bien-être. Manque d'hygiène, contrefaçon et spéculation sont le lot quotidien du citoyen, portant constamment atteinte à son intégrité physique et matérielle. Mais le citoyen est-il conscient de ces dangers ? Connaît-il ses droits à la protection ? pourquoi de moins en moins de consommateurs s'organisent pour mieux se défendre ? La plupart des citoyens ignorent l'existence d'associations de protection des droits du consommateur en Algérie. Selon des sources du ministère du Commerce, les citoyens affichent un désintérêt total vis-à-vis de ces associations, censées être un trait d'union entre lui et les pouvoirs publics. La majorité de ces associations sont à caractère local. A Alger, aucune association ne figure sur le fichier du ministère du Commerce. Selon les chiffres avancés par nos sources, le nombre d'associations de protection des droits du consommateur a diminué de moitié. Elles étaient une soixantaine. Il ne reste actuellement qu'une trentaine dont seulement une dizaine qui active «sérieusement» d'une «manière permanente». Entraves administratives, manque de financement, manque d'engouement des citoyens sont entre autres les problèmes auxquels font face ces associations. «Les consommateurs sont complètement désintéressés par l'adhésion à telle ou telle association. Rares sont ceux qui connaissent leurs droits. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation et d'information que nous organisions durant l'année, l'adhésion des citoyens reste timide, voire absente», nous a indiqué le président de l'association de protection et de conseil du consommateur de la région d'Oran, Hariz Zaki. Notre interlocuteur n'a pas manqué de signaler qu'«il est difficile pour nous de renouveler notre dossier, une opération qui doit se faire tous les trois ans, à cause des entraves administratives». Pis encore, les aides octroyées par le ministère du Commerce restent minimes. Selon nos sources du département de Djaâboub, ce sont 10 millions DA répartis sur les 30 associations chaque année. Dans le but de redynamisation de ce mouvement, le ministère du commerce a proposé de relever cette subvention de 30 millions DA dans la cadre de la loi de finances 2010. Protéger la santé du consommateur, une responsabilité partagée Protéger la santé du consommateur et sa sécurité vis-à-vis des produits proposés ainsi que son pouvoir d'achat est la mission assignée à ces associations. En effet, la prolifération de l'informel et la spéculation sont deux phénomènes à éradiquer impérativement car ils constituent une menace pour le consommateur. Mais cette responsabilité ne relève pas uniquement des associations mais également du consommateur lui-même et des pouvoirs publics. Le consommateur doit changer son comportement et ne pas s'approvisionner dans des endroits non conformes à la loi. Le ministère du commerce a initié un programme important pour réguler les prix, éradiquer l'informel et protéger le consommateur. Le programme consiste en la création de 50 marchés de gros pour fruits et légumes en plus des 42 marchés existants qui demeurent insuffisants, la création de 4 méga marchés de gros d'intérêt national, dans les wilayas de Sétif, Annaba, Oran et Alger et plus de 20 marchés d'intérêt régional dont la plupart sont en voie de réalisation. A cela s'ajoute la réalisation de 1840 marchés de proximité en plus des 837 existants qui vont subir des travaux de réaménagement. Le ministère du commerce procédera également à la réalisation de 60 abattoirs et tueries, 13 poissonneries, 7 marchés de bétail. 7000 contrôleurs à recruter En matière de contrôle, le ministère du commerce compte renforcer ses moyens matériel et humain. S'agissant des moyens humains, 7000 agents de contrôle seront recrutés pour atteindre l'objectif de 1 contrôleur pour 150 commerçants. Actuellement, le ratio est de 1 inspecteur pour 300 commerces. Signalons que le recrutement se fait sur 3 ans. En matière d'infrastructures, il est question d'installer un laboratoire d'essai à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, à Zéralda. Le projet est en cours de réalisation, en plus de 21 projets de laboratoires. Le but est d'arriver à un laboratoire par wilaya, surtout pour les analyses microbiologiques. Il est prévu en outre la création de 4 laboratoires régionaux et d'un laboratoire de référence pour les analyses des produits alimentaires Il s'agit également de l'acquisition du matériel roulant et du matériel du labo. Pour amortir le coût de l'opération de contrôle et d'analyse, les autorités concernées comptent acquérir des valisettes permettant d'analyser des échantillons sur place sans se déplacer dans un laboratoire.