«Les bons résultats des moissons de cette année nous encouragent à poursuivre dans cette voie et à apporter tout le soutien public requis notamment aux productions stratégiques telles que les céréales, le lait et les viandes», affirme le président de la République. C'est le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui l'a dit au président de la République : la campagne agricole 2008-2009 a été marquée par des «résultats positifs» dans la plupart des filières. Ces résultats ont été obtenus, explique-t-il, grâce à une bonne pluviométrie et grâce à des mesures d'encadrement et d'incitation à l'investissement dans le secteur. Selon M. Benaïssa, cité hier par l'agence officielle APS, le taux de croissance de la production agricole de cette année reflète le caractère exceptionnel de cette dernière. Cette forte croissance, précise-t-il, a été principalement boostée par les productions des céréales (près de 60 millions de quintaux contre 17 millions de quintaux en 2008), les olives (4,91 millions de quintaux), les agrumes (8,5 millions de quintaux) et les fourrages (40 millions de quintaux). La plupart des wilayas atteindront, voire dépasseront, pour cette campagne, les objectifs fixés dans leurs contrats de performance 2009-2014, prévoit le ministre. Après l'exposé du ministre, Abdelaziz Bouteflika a souligné la nécessité de «relever le défi de la sécurité alimentaire» à la lumière des «importantes mesures» prises en février concernant l'effacement de la dette des agriculteurs et des éleveurs (plus de 40 milliards DA) et les multiples encouragements à la production agricole et à l'élevage (coût annuel de 200 milliards DA). «Les bons résultats des moissons de cette année nous encouragent à poursuivre dans cette voie et à apporter tout le soutien public requis notamment aux productions stratégiques telles que les céréales, le lait et les viandes», ajoute M. Bouteflika. «Les conditions sont réunies pour engager un développement structurel à même d'asseoir les fondements d'une croissance agricole soutenue et un développement durable du monde rural», note-t-il. Aussi, le chef de l'Etat invite le gouvernement à «poursuivre et renforcer, dans le cadre d'une politique de renouveau rural dynamique, les actions de modernisation de l'agriculture et de réserver la même attention à la prise en charge des petites exploitations agricoles et d'élevage, notamment aux niveaux des zones de montagnes, de steppes et des oasis». Pour lui, il est nécessaire d'assurer une utilisation rationnelle des ressources en eau pour l'irrigation des terres agricoles, de mobiliser les compétences spécialisées et d'impliquer les jeunes. «C'est en changeant l'image du monde rural, en développant les techniques et les technologies modernes et en assurant une formation continue que les jeunes s'impliqueront davantage dans le monde rural, participeront à son développement et l'apprécieront comme étant synonyme de progrès, d'avenir et de potentialités à découvrir et à valoriser», souligne le chef de l'Etat. De plus, le président instruit l'équipe Ahmed Ouyahia de mobiliser les collectivités locales pour le succès du programme de renouveau rural. Trois mesures pour consolider le «renouveau agricole» M. Bouteflika a saisi cette occasion pour charger le gouvernement de consolider un ensemble de mesures destinées à concourir au «renouveau agricole». En premier lieu, il s'agit pour lui de compléter le dispositif juridique encadrant l'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat, avec la loi sur la concession agricole. «Ce texte devra compléter la loi d'orientation agricole, stabiliser l'exploitation du foncier agricole propriété de l'Etat, et sécuriser l'agriculteur dans le cadre d'une concession claire», souhaite-t-il. En deuxième lieu, le président demande le renforcement des espaces de concertation et de coordination avec les agriculteurs et les éleveurs, surtout dans le cadre des chambres régionales et nationale de l'agriculture et les autres partenaires sociaux. «C'est par le biais de tels espaces que le monde rural sera davantage associé à la modernisation de l'agriculture et de l'élevage, ainsi qu'à l'amélioration de la régulation au bénéfice des producteurs et des consommateurs», estime le chef de l'Etat. Enfin, il est question de la dynamisation de la formation dans les filières agricoles afin de mieux encadrer les travailleurs de la terre et les éleveurs, moderniser leurs techniques agraires et pastorales, économiser l'eau et augmenter les rendements. «En offrant des opportunités de création de revenus et d'emplois, le programme de renouveau rural vient compléter les importants efforts investis par l'Etat dans les différents segments du développement humain à travers le monde rural, qu'il s'agisse de la santé, de l'éducation, du logement, ou de l'accès à l'énergie, autant d'efforts qui vont dans le sens d'une réduction sensible de l'exode rural vers les villes», conclut le président de la République.