A J-4 de la rentrée scolaire prévue le 13 septembre, et qui, selon la tutelle, doit se dérouler dans les meilleures conditions, les syndicats du secteur avouent d'ores et déjà que nombre de zones d'ombre sont à éclaircir, d'où leurs récentes montées au créneau pour dénoncer les lacunes constatées. Rien que pour les programmes scolaires dont une réforme a été engagée depuis quelques années, ils sont unanimes à considérer qu'ils sont incompatibles avec la réalité du terrain même s'ils les jugent globalement adéquats en termes de contenu. «Le volume horaire décidé est incompatible avec la densité des programmes» a d'emblée affirmé Messaoud Boudiba, secrétaire national à l'information au sein du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Pour lui, l'équilibre n'est jusque-là pas encore atteint. Ce sont, a-t-il constaté, les élèves qui subissent doublement cet état de fait. «Ils subissent la pression des deux côtés. D'une part, le programme chargé et d'autre part, de la part des enseignants eux-mêmes subissant la pression de la tutelle qui exigent qu'ils terminent les programmes à temps» a commenté Boudiba qui estime que la tutelle agit de la sorte pour couvrir les lacunes qu'elle n'a pas su combler. Le même constat est fait par Meziane Meriane du Snapest. «Le programme est trop chargé. Une inadéquation entre le programme et le volume horaire est constatée» a-t-il dit, estimant que même si le ministère a décidé «d'étirer l'année, ça reste insuffisant par rapport à la lourdeur des programmes». M. Meriane a considéré que «l'élève aussi a besoin d'un temps pour le repos, les études et leur assimilation» d'où, a-t-il estimé, «l'urgente nécessité de revoir les programmes de long en large». Quid de la qualité ou du contenu de ces derniers ? «Globalement, ils sont acceptables», a-t-il jugé, «mais il faut les adapter au contexte algérien». Pour lui, il faut tenir compte de la réalité du terrain, citant comme exemple le sempiternel problème de surcharge des classes. Le coordinateur national du Snapest a estimé que pour cela, il y a des axes à respecter, notamment la pédagogie, le contenu global et les valeurs idéologiques qui répondent à la «particularité algérienne». Abondant dans le même sens, le porte-parole du CLA Achour Idir a jugé que le contenu des programmes est «comme partout ailleurs», déplorant le manque de moyens qui doivent accompagner toute réforme. M. Boudiba a avoué que le contenu des programmes «est acceptable en termes de valeur», estimant dans le même contexte que la tutelle doit également prendre en charge le volet formation de l'enseignant. «Il faut organiser des programmes de formation de qualité au profit des enseignants quitte à faire appel à des étrangers, en vue de leur permettre de maîtriser le programme et par là même exploiter d'une manière rationnelle leur densité». Interrogé sur l'allégement des programmes prévus pour cette année, notre interlocuteur a affirmé que sa nature n'est pas encore connue. «Quelles seront les matières concernées, sur quelles bases sera-t-il entrepris ?», s'est-il en outre interrogé. Les mêmes interrogations sont reprises par le porte-parole du CLA, qui a par ailleurs affiché sa satisfaction par rapport à la réduction des séances de travail de 1 heure à 45 minutes. Dans un autre registre, M. Idir a dénoncé les contradictions du ministère quant au «supposé manque d'enseignants de français, alors que le ministre n'a pas hésité en 2003 à radier 50 000 enseignants et les remplacer par d'autres». Les demandeurs existent selon lui, mais la tutelle «refuse de créer des postes budgétaires».