Toujours dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire 2009-2010, qui aura lieu demain, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a réuni les responsables des établissements scolaires privés dans une conférence qui a eu lieu jeudi à l'Institut de formation et de perfectionnement des maîtres, à Ben Aknoun, Alger, dans le but d'évoquer les problèmes de tout ordre vécus par ces écoles au nombre de 152 sur le territoire national, dont 94 sont situées dans la capitale. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Education lors de la conférence. Sur les 8 millions d'élèves, 23 190 tous niveaux confondus fréquentent des écoles privées, selon la même source. Le ministre a annoncé que l'Etat est prêt à aider les responsables des écoles privées en difficulté à améliorer leurs conditions de travail. Il a mis l'accent sur les taux de réussite aux examens des secteurs du moyen et du secondaire des promotions 2009 dans les établissements privés, soulignant qu'ils sont en dessous de la moyenne. Soit 38,65% de réussite à l'examen du baccalauréat et 32,04% à l'examen du BEM ont été enregistrés cette année, contrairement au secteur primaire où le taux de réussite à l'examen de fin de cycle primaire a atteint les 90%. Le ministre estime qu'il y a lieu de voir de plus près la cause de cet «échec». L'on voit, en outre, des élèves déserter les écoles privées pour aller dans les établissements publics, selon l'orateur. Alors que l'inverse se produisait il y a quelques années. D'où la nécessité de chercher également la raison de ce transfert. M. Benbouzid a prié les directeurs des établissements privés de respecter la loi, notamment la prise en considération des normes appropriées aux espaces scolaires (salles de cours, cantine, espace de jeux…) et la titularisation des enseignants. Une organisation, selon notre orateur, a été créée à travers laquelle les enseignants des écoles privées peuvent exposer leurs soucis et leurs préoccupations professionnels. D'autant que la plupart d'entre eux ne sont ni déclarés ni payés pendant les vacances. Il est vrai que la majorité sont soit des enseignants retraités, soit exerçant dans un établissement scolaire public. Il n'en demeure pas moins qu'il est indispensable que la situation de ces enseignants soit régularisée, ne serait-ce qu'en les déclarant comme vacataires du moment que nombreux sont salariés dans le secteur public. L'Etat est là pour assister les directeurs d'école en leur offrant tous les moyens nécessaires afin qu'ils puissent offrir un statut à leurs employés. «L'éducation n'a pas de prix. Nous sommes prêts à fournir le nécessaire pour l'avenir de nos enfants. L'Etat dégage annuellement un budget estimé à 7,5 milliards de dollars (500 milliards de dinars) au profit du secteur de l'éducation.» Aider les écoles privées ne relève guerre de l'impossible, selon le ministre, qui cite également comme exemple la construction de nouveaux établissements scolaires étatiques, notamment 400 écoles primaires, 402 CEM et 137 lycées. Une manière de dire que ce n'est pas une prise en charge de quelques écoles privées qui va ruiner l'Etat. La langue arabe comme première langue Il leur a, également, demandé de faire prévaloir la langue arabe sur toute autre langue, étant donné que c'est celle de nos aïeux et celle du Coran. «Ce qui n'exclut pas l'apprentissage des langues étrangères», a déclaré le ministre, s'adressant aux responsables des écoles présents dans la salle. Il ajoute qu'il est même indispensable de parler plus d'une langue, d'autant que l'anglais est la langue des sciences, sans parler de son critère universel. Ces demandes sont, toutefois, une ambition du ministre de l'Education et non une exigence. «Nous serions ravis de voir des établissements scolaires privés égaler ceux de l'Etat. Il est impossible, cependant, que les autorités imposent à ces écoles les mêmes règles déjà établies dans le secteur étatique.» Ce qui est, par contre, primordial, d'après l'orateur, c'est le respect du volume horaire dans ces écoles ainsi que l'importance de se pencher davantage sur les cours préparatoires (à partir de cinq ans). «Nous encourageons les directeurs des écoles privées à persévérer dans leur lancée et nous sommes conscients qu'il n'est guerre facile de diriger une telle affaire. Il est légitime de vouloir s'enrichir, mais il ne faudrait en aucun cas ‘‘s'aventurer'' dans un tel investissement sans avoir le minimum de moyens nécessaires. Et je ne le répéterai jamais assez : l'Etat est là pour soutenir les directeurs des écoles privées pour qu'ils puissent exercer leur profession dans de meilleures conditions», a-t-il conclu à l'adresse de ses invités.