Ce physicien a été arrêté jeudi matin, à l'aube, dans l'appartement de ses parents à Vienne (Isère) en compagnie de son jeune frère Zitouni, 25 ans. Leur domicile respectif, à Chasseurs-Rhône (Isère) pour Zitouni, et à Ornex (Ain) pour Adlene, a également été perquisitionné. De l'argent liquide, de la documentation djihadiste et surtout du matériel informatique (ordinateurs portables, disques durs et clés USB) ont été découverts. D'un côté, Adlene H. 32 ans, originaire de Sétif en Algérie, est reconnu comme étant un des brillants physiciens spécialisés dans la physique des particules exerçant à la prestigieuse Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, chercheur associé au CERN (Centre européen de recherche nucléaire). D'un autre côté, il est, selon ses aveux, un correspondant régulier des activistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) via un système de messagerie cryptée. A en croire les sources concordantes, Adlene a, d'ores et déjà, reconnu l'existence d'échanges cryptés avec les activistes d'AQMI basés en Algérie. Les messages interceptés laissent penser qu'il était disposé à participer à des attentats visant la France. Les enquêteurs parlent d'un éventuel rôle de «pivot» d'une future cellule opérationnelle en Europe. L'un d'eux évoque le rôle de commandos d'information de l'ETA chargés de repérer les cibles. Cependant, aucune indication n'a permis de confirmer cela. Ayant réussi un parfait parcours et acquis une notoriété en matière d'étude, Adlene est considéré comme un modèle d'intégration. Il détient un doctorat en sciences de l'université de Savoie soutenu en avril 2003 sous l'égide du laboratoire d'Annecy-le-Vieux, un contrat avec le CERN de Genève. Puis l'Ecole polytechnique de Lausanne. C'est à la fin de l'année dernière que son nom quitte le registre de la recherche scientifique pour apparaître sur les «radars» de l'antiterrorisme. Il est traqué et surveillé par les services de la DCRI et de la DGSE. Ces services établissent le rapport entretenu par Adlene avec l'AQMI en Algérie. C'est justement avec des activistes de cette zone sud qu'Adlene est en contact. Depuis sa création, AQMI multiplie les attentats suicides «à l'irakienne» au Maroc et en Algérie. Elle a également revendiqué l'assassinat de quatre touristes français en décembre 2007 et un attentat suicide contre l'ambassade de France, en août dernier, en Mauritanie. Pour l'heure, le physicien est encore interrogé dans les locaux de la DCRI, indique une source proche de ce dossier qui précise que «sa garde à vue peut être prolongée à 96 heures».