Le conflit opposant le nouveau doyen de la faculté de médecine de l'université Mentouri de Constantine aux bureaux du SNPDSM et du SNMASM se transforme en bras de fer sans que la tutelle n'intervienne jusqu'à présent. Contesté depuis sa nomination à la tête de la faculté de médecine de Constantine, le professeur Aïdaoui, nouvellement installé, s'est livré une bataille sans merci contre les syndicats des professeurs, docents et maîtres assistants en sciences médicales. En effet, en réponse à ses détracteurs, le nouveau doyen n'a pas hésité à adresser une correspondance dans la catégorie «confidentiel» aux médecins chefs «dans un souci de transparence» où il rend publique la liste des départs des hospitalo-universitaires en congrès et stage depuis 2007 ! La majorité des noms mentionnés s'avèrent être ceux des membres du bureau de wilaya des deux syndicats ! Des congrès en double pour les mêmes personnes, certains départs sans dossier… La deuxième démarche entreprise par le nouveau doyen consiste en l'invitation des maîtres assistants à une séance de travail avec pour ordre du jour l'état d'avancement de leur thèse ! Chose que les syndicats critiquent. «L'avancement dans une thèse n'est-elle pas la prérogative certes du candidat, mais surtout du directeur de thèse qui est en majorité le médecin chef du candidat ?», précisent-ils en s'interrogeant sur «les pouvoirs d'un doyen pour faire avancer le travail d'une thèse. Faire une sommation au candidat ? Ou aux directeurs de thèse ? Car on s'en doute bien, ce qui bloque l'avancement d'une thèse, ce n'est sûrement pas le manque de rames de papier !», joutent-ils. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu'à l'origine de cette situation inédite, la nomination «arbitraire» du nouveau doyen. Les hospitalo-universitaires «refusent d'être assimilés à cette personne aux antécédents antiéthique, antiscientifique et de surcroît ayant fait l'objet de sanction disciplinaire par cette même institution», selon le communiqué de leurs syndicats. Un mouvement de protestation a aussitôt été engagé avec le soutien des autres facultés pour relancer l'ancienne proposition qui consiste en l'élection par ses pairs du doyen de la faculté de médecine et non par décision ministérielle. Dans leur communiqué, les professeurs, docents et maîtres assistants attestent : «Nous sommes décidés à faire aboutir nos revendications, nous sommes conscients que les pouvoirs publics de notre pays vont y remédier, nous vous faisons savoir que cet élan protestataire sera suivi par l'ensemble des facultés d'Algérie et nous serrons les précurseurs de la nomination démocratique par les urnes des futurs doyens des facultés de médecine.» La situation reste tendue jusqu'à présent.