Une importante délégation d'hommes d'affaires chinois est attendue aujourd'hui à Alger pour prendre part aux travaux du forum algéro-chinois. C'est ce qu'a annoncé la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Cette rencontre constitue une occasion pour aborder et examiner les opportunités de coopération et de partenariat avec le désormais second fournisseur de l'Algérie, après la France. En effet, ce forum sera l'occasion idoine pour les communautés d'affaires algérienne et chinoise pour examiner les opportunités de coopération et d'investissement dans des domaines d'activité aussi riches que diversifiés. Selon la Caci, la délégation d'entreprises chinoises est composée d'une vingtaine de sociétés et d'organismes, conduite par Wan Jefei, président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT). Cette mission est programmée du 13 au 16 novembre. Les travaux de ce forum seront organisés à l'hôtel Hilton d'Alger, annonce sur son site la Caci. Concernant les domaines d'activité, on peut citer le génie maritime, les travaux de dragage, les équipements portuaires et étude, la construction de chemins de fer et ingénierie civile, les routes et ponts, l'industrie et exploitation minière, ainsi que la production et distribution d'électricité, électronique. La chambre algérienne annonce également la présence d'industriels évoluant dans les domaines de l'aéronautique et de l'astronautique, du textile, de la promotion immobilière et des logiciels et services. Il s'agit de domaines dans lesquels l'Algérie exprime un besoin important au vu de la disponibilité de la main-d'œuvre et d'un marché potentiel satisfait à l'heure actuelle par le recours à l'importation, une option préjudiciable à plus d'un titre. Cette visite d'hommes d'affaires intervient en application de l'accord de coopération liant la Caci et le CCPIT. Elle rentre dans le cadre du renforcement des relations économiques et commerciales entre «l'Algérie et la République populaire de Chine, en favorisant les rencontres des hommes d'affaires des deux pays pour l'examen des opportunités de partenariat et d'investissement». L'ambassade de la Chine à Alger a contribué à l'organisation de cette rencontre à laquelle des chefs d'entreprises algériens seront conviés. Tous les regards seront braqués sur les résultats de ce forum car l'Algérie fonde son espoir sur les pays émergents tels que la Chine, l'Inde, la Turquie et le Brésil pour bénéficier d'un réel transfert de savoir-faire en matière des nouvelles industries électronique, automobile et du textile… Les partenaires traditionnels à l'instar de la France, de l'Italie et de l'Allemagne sont méfiants et brillent par leur absence en la matière, en dépit des avantages offerts par l'Algérie, jusqu'à créer des instances pour donner des facilités en matière d'investissements réalisés dans les Hauts Plateaux et l'intérieur du pays. Des instances qui sont rattachées directement aux services du Premier ministère. Vers la suppression des visas ? Les Chinois sont appelés à bousculer l'ordre établi étant donné qu'ils se disent prêts à investir dans des industries stratégiques. En matière d'échanges commerciaux, ils ont réussi à détrôner plusieurs concurrents jusqu'à menacer les opérateurs français. Cette année, la Chine est classée deuxième fournisseur de l'Algérie, après la France. Selon les données recueillies par l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur, la Chine a eu une part de marché de 11,21%, alors que la France détient une part de 16,86%. En valeur, la Chine a gagné un marché de 11,21 milliards de dollars, tandis que la part de la France est estimée à 16 milliards de dollars pour la période janvier-septembre. La Chine fournit à l'Algérie essentiellement des articles de robinetterie, des tubes et profiles en fer et en acier, des pièces détachées automobiles, des véhicules industriels et de tourisme, des vêtements et des chausseurs, ainsi que des équipements industriels. En Afrique, l'Algérie est le premier partenaire de la Chine. Pékin souhaite faire de l'Algérie sa porte d'entrée aux marchés de la région, notamment maghrébins et du bassin méditerranéen. Les liens historiques forts plaident pour une coopération très forte, surtout qu'une desserte aérienne a été ouverte entre Alger et la capitale chinoise. Certains milieux évoquent avec insistance la suppression du visa pour les hommes d'affaires des deux communautés.