L'université Mentouri de Constantine n'a pas connu, hier matin, l'ambiance des jours de grève auxquels sont habitués les étudiants, observant un calme plat dans la majorité des facultés, bien qu'au premier jour de débrayage décidé par le Cnes, le taux de suivi a été jugé «appréciable» par le bureau local du conseil à l'issue de l'assemblée générale tenue pour débattre de la situation socioprofessionnelle des enseignants. Il faut préciser qu'un nombre réduit d'enseignants a assuré les cours hier. Sur un autre registre, l'esplanade de la fac centrale n'a pas désempli et un climat lourd régnait. Tout le monde parlait de la défaite des verts et même s'ils n'ont pas eu cours, la grève du Cnes ne semblait guère les intéresser. Malgré cela, les étudiantes et étudiants interrogés disent «soutenir leurs enseignants» et estiment qu'ils «méritent des conditions décentes pour l'accomplissement de leur mission». Pour ce qui est de la réunion des enseignants, le point phare avait trait au discours du président de la République lors de la cérémonie marquant l'ouverture solennelle de l'année universitaire 2009/2010 et ses orientations relatives à la réhabilitation du rôle de l'enseignant-chercheur dans le développement de la nation et la valorisation salariale des enseignants chercheurs au même titre que leurs pairs dans le monde. «Il faut attendre la traduction de ces orientations par des mesures concrètes et immédiates», a expliqué le Pr Ayadi de la faculté des sciences humaines. Le bureau du Cnes a avancé qu'une réunion avec le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été convenue afin de permettre la mise en place des mécanismes nécessaires pour concrétiser les orientations contenues dans le discours du président de la République. Une autre assemblée générale est prévue aujourd'hui pour évaluer et se prononcer sur la situation. «Sur la base de ces données, un P.-V. sera transmis au bureau national qui se réunira en conseil national demain et mercredi en vue d'étudier les suites à donner à notre mouvement de protestation», selon le représentant du Cnes à Constantine.