Etant présent dans 35 établissements universitaires à l'échelle nationale, le Cnes a paralysé plusieurs facultés, instituts et écoles de l'enseignement supérieur en ce premier jour de grève. Aucune activité pédagogique n'a eu lieu dans les établissements universitaires d'Alger, hier, au premier jour de la grève initiée par le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes). Le planning des examens ainsi que celui des soutenances de fin de cycle a été perturbé. À Alger, Oran, Constantine…, le constat est le même, selon les représentants du Cnes : facultés, instituts et écoles de l'enseignement supérieur ont été complétement paralysés. À en croire le porte-parole du syndicat, M. Malik Rahmani, la grève a fait “un carton plein” et cela dans 34 établissements universitaires à l'échelle nationale. “Nous sommes satisfaits du taux de suivi du mouvement de protestation et ce n'est que le premier jour du débrayage”, a-t-il déclaré. Les enseignants universitaires se plaignent de leur condition socioprofessionnelle mais aussi de l'état de l'Université algérienne — qualifiée de “sinistrée” — qui croule sous le nombre des étudiants aux dépens de la qualité de l'enseignement et des programmes. “C'est un ultime SOS que nous lançons pour sauver l'Université algérienne. Nos revendications ne se limitent pas à la revalorisation salariale et à l'attribution de logements, mais aussi à la refonte de l'Université algérienne qui doit passer par sa démocratisation et par la réforme du programme qui doit répondre aux normes internationales et s'adapter à notre pays”, a déclaré M. Bourayou, enseignant à l'Institut de psychologie de l'université de sciences humaines de Bouzaréah. Cependant, il a expliqué que malgré la décision de la justice, leur action de protestation évoluera en allant crescendo et en s'inscrivant dans la durée, quitte à aller vers un durcissement du mouvement, voire même un blocage de la prochaine rentrée universitaire. Pour rappel, le Cnes a transformé sa grève de 15 jours en 3 journées de protestation conformément à la décision du Conseil national et suite au verdict de la justice dont la notification parvenue jeudi dernier au syndicat décrétait l'illégalité de la grève projetée. “Nous sommes légalistes et nous respectons la décision de la justice. Aussi, nous avons décidé une autre action, à savoir observer des journées de protestation”, a réitéré le porte-parole du Cnes. Il annonce qu'une session du Conseil national du Cnes se tiendra les 1er et 2 juin pour décider de la suite à donner à ce mouvement de protestation. Mais aussi pour examiner les résultats de la réunion tenue lundi dernier par les membres du syndicat avec le ministre de l'Enseignement supérieur, M. Rachid Harraoubia et qui a planché sur plusieurs dossiers (régime indemnitaire, logement, la bonne gouvernance, la démocratisation des universités et les libertés syndicales). Sauf que cette réunion n'a pas été sanctionnée par un PV paraphé par les deux antagonistes.