Le Syndicat national des praticiens de la santé publique passe à l'action. Il observera, à partir de demain, une grève de 3 jours par semaine pour faire aboutir ses revendications, liées notamment au statut particulier et au régime indemnitaire. L'euphorie de la victoire de l'équipe nationale passée, qui a éclipsé toute «activité» syndicale ou autre, le front social, notamment le secteur de la santé, revient ainsi à la charge, cette semaine, pour mettre à exécution les menaces de grève brandies dès le début du mois. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), dont le préavis de grève expire aujourd'hui, entrera, dès demain, en grève «en signe de protestation contre le non-respect des engagements pris par le ministère de la Santé». Joint hier, le président du SNPSP, Lyes Merabet, nous expliquera que ce mouvement de débrayage, «décidé par la base», sera sous forme d'un arrêt de travail collectif de 3 jours, «qui sera reconduit automatiquement chaque semaine, et ce, jusqu'à satisfaction des revendications». Pour notre interlocuteur, les choses sont claires. En donnant son aval pour la promulgation du décret portant statut particulier du praticien, sans concertation aucune des syndicats du secteur, auxquels il dénie «par ses agissements» le statut de partenaire social au SNPSP, «le ministre s'inscrit en faux avec l'engagement qu'il nous a lui-même fait le 22 juillet», regrette M. Merabet qui estime que cette attitude relève du fait accompli et dénonce le fait que le ministre agisse d'une façon unilatérale en remettant le projet au secrétariat général du gouvernement. «Ce n'est pas ce qui a été décidé», peste-t-il, avant d'exiger la promulgation du statut particulier dans les meilleurs délais «et dans la forme négociée et finalisée en mars 2008». Par ailleurs, notre interlocuteur relève comme autres «raisons de la colère», le retard accusé dans les discussions sur le régime indemnitaire et réclame l'ouverture immédiate des négociations. Selon lui, le ministre refuse d'installer une commission mixte à laquelle devrait prendre part le SNPSP. «Ils veulent maintenir cette situation absurde de non-concertation, quoiqu'on est ouvert au dialogue», soutient M. Merabet. A notre interrogation sur le recul du gouvernement à propos de la circulaire Ouyahia en décidant finalement d'appliquer le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, notre source répond du tac au tac : «Ce n'est qu'un juste retour à la normale dans la mesure où l'application du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008 est une des dispositions prévues par le décret présidentiel du 29 septembre 2007.» Ceci ne constitue donc point une réponse aux revendications du SNPSP, selon M. Merabet. Le SNPSP réclame en outre la classification à la catégorie 15 pour les pharmaciens et les chirurgiens dentistes, «comme négociée et révisée», ainsi que le droit à un statut de partenaire social à part entière. Le ton est donné par le SNPSP, d'autant plus que les paramédicaux eux aussi envisagent de lui emboîter le pas.