Une planète Terre et demie : c'est désormais la surface qu'il faudrait à l'humanité pour produire les ressources qu'elle consomme en un an pour se nourrir, se vêtir, se déplacer, se chauffer et absorber ses déchets, si les terres et les écosystèmes étaient exploités de manière durable. L'image, destinée à frapper les esprits, a été créée et popularisée par l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network (GFN) qui calcule l'empreinte écologique de l'humanité, c'est-à-dire sa consommation de ressources rapportée à la capacité de production et de régénération moyenne de la planète. L'impact écologique de l'humanité s'accroît fortement. Selon ses derniers calculs, rendus publics hier, cette empreinte écologique ne cesse de croître. Elle a augmenté de 2% entre 2005 et 2006, et de 22% par rapport à la décennie précédente, à la fois du fait de l'augmentation de la population mondiale, et de la croissance de la consommation par tête. «Nous utilisons trop rapidement les ressources que la Terre peut fournir, et nous produisons plus de déchets qu'elle ne peut en absorber», commente Mathis Wackernagel, créateur du concept et président du GFN. «Nous en constatons tous les jours les effets : déforestation, perte de terres arables, surexploitation des ressources marines, stress hydrique, accumulation de CO2 dans l'atmosphère.» Selon le GNF, les besoins de l'humanité ont commencé à excéder les capacités productives de la Terre en 1986. Depuis, l'homme vit en quelque sorte au-dessus de ses moyens, et, en dégradant l'environnement, compromet la capacité des écosystèmes à rendre les services dont il aura besoin dans le futur.