Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé, jeudi à Copenhague, que les changements climatiques constituent aujourd'hui le défi majeur auquel doit faire face notre planète au cours de ce siècle. «Désormais le temps nous est compté, le compte à rebours a commencé pour une Terre en sursis», a souligné le chef de l'Etat dans son intervention. Selon lui, le sommet de Copenhague doit être une nouvelle étape pour répondre collectivement aux défis sans précédent posés à l'humanité par les changements climatiques. Appelant à la mise en œuvre des politiques appropriées en vue de lutter efficacement contre ce phénomène, M. Bouteflika a rappelé que ces politiques «nous les devons aux générations futures auxquelles nous avons le devoir de léguer une planète viable». Le chef de l'Etat a rappelé les principes cardinaux de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques devant diriger l'action internationale en la matière. «Parmi les principes consacrés par la convention, celui de la responsabilité commune mais différenciée me paraît essentiel : les pays industrialisés se doivent d'honorer les engagements auxquels ils ont souscrit au titre de la convention et du protocole en termes de transferts de technologie, de financements et de renforcement des capacités pour venir en aide aux pays les plus vulnérables – et tous les pays en développement le sont – et leur permettre de supporter le fardeau de l'adaptation aux changements climatiques», a expliqué le président de la République, en soulignant que c'est une obligation légale, un devoir de solidarité et une exigence dictée par l'interdépendance, les changements climatiques ne connaissant pas les frontières. Concernant l'action de la communauté internationale en vue de lutter contre les changements climatiques, M. Bouteflika a appelé les pays industrialisés «à assumer le leadership tant en raison de leurs responsabilités historiques que parce qu'ils sont seuls en mesure de prendre la tête d'une vaste entreprise de transformation de l'économie mondiale orientée vers l'avènement d'une économie verte porteuse de nouvelles opportunités pour tous». Concernant le rôle des pays en développement dans la lutte contre le réchauffement climatique, le chef de l'Etat prône l'introduction progressive des énergies nouvelles et renouvelables dans leurs programmes de développement et en adoptant des mesures volontaires d'atténuation et d'adaptation, conditionnées par des transferts adéquats aux plans financier et technologique. L'Afrique face au défi Dans un plaidoyer en faveur de l'Afrique, le président de la République a souligné que malgré les progrès remarquables que les pays africains ont enregistrés, les phénomènes climatiques extrêmes, ajoutés aux retombées de la crise financière, économique et alimentaire, sont en train de freiner les efforts déployés par ces pays pour éradiquer la pauvreté. Soulignant l'importance qu'accorde le continent africain au phénomène, M. Bouteflika a rappelé que l'Algérie a accueilli en novembre 2008, une conférence des ministres africains de l'Environnement «qui a permis l'élaboration d'une position africaine commune sur les changements climatiques». Les pays africains ont décidé, a rappelé le chef de l'Etat, d'intégrer les changements climatiques dans leurs plans de développement nationaux, sous-régionaux et régionaux. «L'Algérie, pour ce qui la concerne, fait face aux impacts des changements climatiques, qui aggravent le phénomène de désertification dont elle souffre», a affirmé M. Bouteflika, en énumérant les mesures prises par l'Algérie dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. A cet effet, M. Bouteflika a rappelé que l'Algérie a adopté des mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique et une politique de promotion des énergies renouvelables, et qu'elle a fait de la technologie du captage et du stockage de dioxyde de carbone un élément clé de sa politique nationale en matière de changement climatique. Le chef de l'Etat a par ailleurs souligné que le défi lancé à l'humanité dans son ensemble par les changements climatiques «devrait exhorter chacun de nos pays à placer la sauvegarde de notre planète au-dessus des égoïsmes nationaux et des intérêts étroits».