Le match opposant l'Algérie au Malawi a été suivi par l'ensemble du peuple algérien, du moins pour ceux qui ont l'occasion de le regarder via le petit écran. Ce sont les fonctionnaires travaillant dans les entreprises publiques ou privées qui ont eu du mal à regarder le premier match de l'Algérie en Coupe d'Afrique des nations. L'équipe nationale n'a pas participé à cette compétition depuis les deux précédentes éditions. Les fans et les fadas du onze national ne voulaient aucunement rater ce retour triomphant. Ainsi, ceux qui exercent des professions libérales, comme avocat ou chef de cabinet, étaient à leur aise. Comme ce chercheur en droit qui a affirmé hier «vouloir suivre le match dans son lieu de travail afin d'éviter les embouteillages des heures de pointe». D'autres devaient trouver une solution, comme Aissam, surveillant dans un établissement scolaire, qui ne cessera de faire des allers-retours entre le lycée où il travaille et le café du quartier, pour ne pas rater les événements du match. Quant au soi-disant arrêt des cours, il n'en est rien. «Tous les élèves suivront les cours et sortiront à l'heure fixée», souligne Aissam. Réda, consignataire dans une société de transit, et fou amoureux de l'équipe nationale, n'a pas eu la chance de regarder le match. Le pragmatisme professionnel l'emporte, et c'est logique, sur une rencontre de football. «Nous avons de grandes responsabilités dans notre entreprise. Une heure de perdue et c'est toute la semaine qui part. Nous ne pouvons nous permettre de quitter nos postes de travail. C'est ainsi. Mais je suis sûr que les poulains de Saâdane donneront une bonne prestation», a-t-il déclaré. Quant à Yacine, patron de sa propre entreprise, un complexe mécanique, il a maintenu le service. «De ce côté-là, je n'ai pas de problème, j'ai une télévision dans mon bureau et mes mécaniciens, qui travaillent sur les lieux, pourront suivre la rencontre s'il n'y a pas de voitures à réparer», a-t-il ironisé. En réalité ce sont les fonctionnaires qui devaient trouver un moyen pour supporter les Verts, plus particulièrement ceux de l'administration. D'autres ont carrément annulé des dessertes pour rester à la maison et crier haut et fort pour une victoire de l'EN, comme Mohamed, surnommé «Boutrigue». Ce dernier est transporteur professionnel inter-wilaya de mobilier. «Je ne pourrai être sur la route alors que mon pays joue dans une compétition internationale», a-t-il argumenté. En revanche, un seul mot d'ordre se lisait sur les lèvres des Algériens, «One, two, three, viva l'Algérie».