Le sinistre a eu lieu mercredi sur le site Chabou à cause d'un court-circuit électrique. Les familles qui ont perdu leurs habitations ont été transférées vers d'autres chalets sur le même lieu. Les résidents déplorent le «mépris des autorités locales». Aucun responsable ou élu n'a jugé utile de se rendre sur les lieux et s'enquérir de près de la situation. Dans la nuit de mercredi, le feu a ravagé huit chalets à usage d'habitation du site Chabou, ouvert en 2003 dans la localité de Dergana, qui relève de la commune de Bordj El Bahri. «L'incendie s'est déclaré à 23h30 suite à un court-circuit électrique survenu à l'intérieur d'un des chalets partis en fumée», affirme Redouane, voisin des familles dont les habitations ont été définitivement consumées par les feux. Les courts-circuits, indique-t-il, sont fréquents dans le quartier, mais c'est la première fois où il y a eu autant de dégâts matériels. Le sinistre a toutefois fait une seule victime (blessée) parmi les occupants. «Une personne qui occupait le chalet où avait eu lieu le court-circuit a été transférée vers l'hôpital de Aïn Taya pour brûlure au deuxième degré», précise Redouane. Après l'intervention des équipes de la Protection civile, les habitants ont reçu la visite des gendarmes - ils sont d'ailleurs postés à l'entrée du site - venus constater et consigner les faits. Au lendemain du sinistre, c'est l'Office public de gestion immobilière (OPGI) qui a dépêché un de ses représentants sur les lieux, étant donné que tous les sites de chalets sont gérés par cet office pour le compte de la wilaya. «Les familles qui ont perdu leurs chalets ont été relogées dans d'autres sur le même site, mais ils sont invivables», affirme notre guide. Selon un père de famille, les nouveaux logis ne comprennent que les murs et le carrelage. L'eau potable est disponible mais pas l'électricité, dit-il. Pour rendre «vivables» les nouvelles «cages», les habitants arrachaient hier matin les conduites d'assainissement par exemple qui n'ont pas été ravagées par l'incendie afin de les réinstaller là où ils doivent désormais passer leur vie en attendant un éventuel recasement, comme cela a été promis par les autorités depuis fin 2003. En plus des huit chalets détruits, il se trouve que trois autres habitations ont subi des dégâts. «Les feux étaient importants. Nous avons défoncé les portes des autres chalets voisins afin de sauver ce qui était à l'intérieur comme meubles», témoigne Redouane. A ces trois familles, le représentant de l'OPGI a promis d'envoyer une équipe de techniciens pour une remise en l'état. L'indifférence des autorités «Jusqu'à ce matin (vendredi), personne n'est encore venu pour cela», assure-t-il. Mis à part les gens de l'OPGI, de la gendarmerie et de la Protection civile, les résidents, venus d'El Biar, d'Hussein Dey et de Kouba, déplorent «le mépris des autorités locales». «Personne n'est venu s'enquérir de notre situation, ni président d'APC, ni élu, ni wali délégué. Pourtant, nous sommes restés sages. Il n'y a eu ni émeute ni blocage de la circulation automobile de notre part», tempête un père de famille. Des huit chalets incendiés, il ne reste maintenant que la structure métallique. Hier matin, les enfants de Chabou, un site abritant quelque 550 familles (10 000 personnes environ), s'affairaient à récupérer les déchets ferreux afin de les revendre. Les feux ont consumé les murs, les toits et les autres biens des familles qui n'ont pas été récupérés à temps. Que ce soit les familles touchées ou les autres occupants du site, la revendication est la même : «La wilaya doit nous évacuer de ces chalets.» Pour rappel, le wali Mohamed Kebir Addou a promis, le 24 décembre 2009, la distribution de 6000 logements au profit des occupants des chalets et des habitations précaires des communes du centre-ville, au courant du premier semestre 2010.