« Nous n'allons pas bloquer la route ni brûler les pneus pour nous faire entendre… nous nous sommes pas de voyous », s'insurge Redouane un habitant du site Chabou à Dergana, où la Gendarmerie nationale guette le moindre fait et geste. La veille, les habitants de cette cité de chalets, relogés ici en catastrophe après le séisme du mai 2003, ont vécu une nuit cauchemardesque. Mercredi soir, huit chalets ont été complètement détruits suite à une masse électrique au niveau du chalet 448 qui a déclenché, vers 23h30, un incendie destructeur. Les habitants ont fui leurs logements en laissant derrière eux toutes leurs affaires. Les huit chalets collés les uns aux autres ont été ravagés en l'espace de 15 minutes à cause de leur état vétuste mais également des matériaux utilisés dans leur fabrication. L'explosion de trois bonbonnes de gaz a été entendue dans toute la région et a créé la panique chez les riverains qui ont évacué leurs maisons. La Protection civile, selon les habitants, n'est intervenue qu'aux alentours de minuit. Quant à Sonalgaz, sollicitée à maintes reprises à cause des masses électriques répétitives, elle n'a réagi qu'hier matin vers 11h, d'après toujours la même source. « Aucun responsable de l'administration et aucun élu ne sont venus nous voir. Pour étouffer l'affaire, l'OPGI nous a proposé des anciens chalets pour notre relogement », affirme ami Ali. Sur place nous avons constaté l'état délabré de ces chalets que leur durée de vie ne devrait pas dépasser les 18 mois, délai que l'Etat a promis pour les reloger.