L'augmentation du prix de la levure, enregistrée depuis quelques jours, n'est pas du goût des exploitants des boulangeries. L'Union nationale des boulangers indique, par le biais de son président, Youcef Guelfat, que « si la situation actuelle persiste, bon nombre de fabricants de pain baisseront rideaux ». Le représentant de ces professionnels, qui cite le nombre de 14. 000 boulangers adhérents à l'Union, affirme que « des centaines de boulangers risquent d'abandonner la profession en raison de multiples contraintes auxquelles ils sont confrontés ». Pointant du doigt le montant des impôts « excessifs » et le marché « informel », notre interlocuteur fera savoir que le prix de la levure, passé de 200 à 300 DA le kilo, porte préjudice à la production. Pour lui, « le risque de voir des pénuries de pain, dans les prochaines semaines, n'est pas à écarter si cet état de choses persiste. La raison est simple : les intrants dans la fabrication du pain sont revus à la hausse, ce qui entraînera logiquement l'augmentation des prix du produit. c'est la faillite annoncée ». Sur sa lancée, il ajoute que la subvention du prix de la farine ne suffit pas à lui seul et que, insiste-t-on, l'ensemble des intrants doivent être subventionnés. Deux propositions sont avancées par le président de l'Union. M. Guelfat espère, en premier lieu, remettre sur rails la vieille Société nationale des semouleries pâte et couscous (SEMPAC) pour relancer la production locale des intrants et mettre un terme à l'importation des mêmes produits. En ce sens, il dira que l'Union se penche ces jours-ci sur l'élaboration d'un plan portant la relance de ladite société dans le cadre de la PME. Le président souhaite également que le ministère des Finances procédera à l'effacement des dettes des boulangers « comme cela a été fait pour les artisans », dit-il. Sur un autre plan, l'Union plaide la régulation des prix du pain et contrer le marché informel qui a tendance, constate-t-il, à se propager. D'après lui, l'informel représente un taux de 10% de la corporation. « Les services de la DCP doivent procéder à des contrôles systématiques. Nous, en tant qu'organisation, nous n'avons que le devoir de signaler tout dépassement aux autorités concernées. Ce que nous faisons d'une manière régulière ».