L'Algérie s'achemine vers l'obtention de la suppression de la taxe antidumping appliquée par l'UE sur les engrais produits par Fertial. Une fois annulée, Fertial pourra exporter ses produits vers les pays de l'Union européenne. C'est ce qu'a laissé entendre Tomas Dupla del Moral, directeur «Proche et Moyen-Orient, Méditerranée du Sud», lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège de la Délégation de l'Union européenne en Algérie. «Cette question sera réglée et il y a possibilité de résoudre le problème», a-t-il indiqué, reconnaissant qu'il y avait «un manque de compréhension entre les deux parties». Pour rappel, l'UE justifiait l'interdiction d'accès des produits de Fertial au marché européen par le fait que l'énergie est subventionnée en Algérie, qui considère cette subvention comme «avantage comparatif». Concernant l'accès des compagnies algériennes Sonatrach et Sonelgaz au marché européen, il a révélé que «des contacts techniques» sont engagés et que l'Algérie a fourni des précisions permettant à l'UE d'adapter la démarche. Pour le Groupe Sonatrach, le responsable a indiqué que le ministère de l'Energie a adressé une lettre à l'UE qui prépare actuellement une réponse. «C'est une question complexe», s'est-il contenté de mentionner. Le partenariat dans le domaine énergétique est favorable pour les deux côtés, a-t-il affirmé. Réunion du Conseil d'association en juin Revenant sur les résultats de la visite d'une délégation de la Commission européenne en Algérie les 2 et 3 février en cours, il a noté que les discussions avec la partie algérienne ont porté sur le transport du gaz vers l'Europe, la pétrochimie, les énergies renouvelables et particulièrement l'énergie solaire. Les deux parties ont également conclut les consultations sur la mise en œuvre de l'accord d'association et ont débattu des questions relatives au commerce, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, les investissements, l'agriculture et la pêche. Le rôle de la mission qui s'est déplacée à Alger est de «relancer la coopération», a-t-il indiqué, souhaitant qu'il y ait plus de contacts entre les deux parties afin de mieux préparer la réunion du Conseil d'association qui se tiendra en juin prochain. Selon lui, l'Algérie est «un partenaire important pour l'UE» notamment pour son rôle joué en Afrique et au sein du monde arabe. «Il est nécessaire de préserver les intérêts de chaque partenaire dans le respect des obligations juridiques découlant de l'accord». Un respect mitigé des clauses de l'accord Or, relève Tomas Dupla del Moral, l'Algérie «n'a pas respecté certaines clauses de l'accord d'association» en introduisant certaines dispositions dans la loi de finances complémentaire 2009 concernant l'investissement étranger, limité, pour rappel, à une participation à 49% dans le capital des sociétés de partenariat créées. La manière avec laquelle cette mesure a été introduite «n'était pas conforme aux dispositions de l'accord d'association». Pour lui, «c'est un traitement discriminatoire des investissements étrangers». Et pourtant, l'accord d'association permet d'engager des négociations lorsque le pays partenaire connaît «une situation d'urgence». Plus loin, Tomas Dupla del Moral est revenu sur ses propos en estimant que «l'accord d'association a été respecté par les deux parties contractantes», évoquant entre autres l'application du démantèlement tarifaire. Même s'il est contesté aussi par les opérateurs économiques algériens, l'accord d'association reste «un choix stratégique pour l'Algérie et restera en vigueur». A propos du déséquilibre de la balance commerciale qui reste à la faveur des pays de l'UE, le même responsable ne partage pas l'avis de l'Algérie et relève que les importations algériennes en provenance de l'Europe n'ont pas beaucoup évolué après l'entrée en vigueur de l'accord d'association. Bien au contraire, l'accord est favorable pour l'Algérie dans la mesure où les investissements européens ont grimpé à 1,14 milliards d'euros en 2008 alors qu'ils n'ont pas atteint les 200 millions d'euros en 2004, année précédant la mise en œuvre de l'accord.» Mais ça reste insuffisant», a-t-il reconnu. L'exigence européenne à l'import Pour expliquer la faiblesse des exportations algériennes vers l'UE, il a noté que «le marché européen est très exigent et c'est aux exportateurs de s'adapter à ces exigences». Concernant l'application des normes phytosanitaires empêchant l'exportation de certains produits algériens, il s'est défendu en se contentant de dire que ces normes sont une exigence appliquée à travers le monde et ne sont nullement «discriminatoires». A propos de la circulation des biens et services, le représentant de la délégation de la Commission européenne a remarqué qu'au moment où l'UE préfère négocier cette question en commun, l'Algérie, par contre, opte pour des négociations bilatérales. Il serait pourtant «bénéfique» de négocier à l'échelle européenne, a-t-il proposé. Ce type de négociation doit concerner aussi la lutte antiterroriste. Par ailleurs, un sous-comité «dialogue politique, sécurité et droit de l'homme» sera cré é entre l'Algérie et l'UE.