L'augmentation du prix du sucre ces dix derniers jours se répercute inévitablement sur les tarifs des autres produits fabriqués ou ajoutés à cette matière. La hausse du prix de l'amidon est aussi à l'origine des augmentations en flèche de ces derniers. Une tournée chez les grossistes de Jolie Vue dans la commune de Kouba érige un constat des plus inquiétants pour les prochains jours. Les grossistes activant sur les lieux ne présagent pas une amélioration de la situation, puisque selon eux, tout le pays est dépendant des importations. Sur la scène mondiale, même si on prévoit une opération de distribution du sucre sur le marché international, il n'en demeure pas moins que la flambée du sucre en Algérie englobe sur son passage de multitudes de produits en produits ou ajoutés à cette matière. Le prix de l'amidon a augmenté de 30% Les grossistes affirment en outre que l'amidon a aussi connu une hausse de prix. Ceci s'est additionné à l'ébullition des tarifs d'articles produits pour la préparation, en général tout ce qui est lié au secteur de la boulangerie, la pâtisserie et la viennoiserie. Pour Mourad, un grossiste d'une trentaine d'années, en plus du sucre, tous les prix des autres produits ont augmenté d'au moins 30%. La montée en flèche du prix de l'amidon est en partie responsable. Le kilogramme de ce qu'on appelle communément dans le jargon algérois maïzéna, a vu son prix passer de 50 à 80 DA du jour au lendemain. Les grossistes enregistrent d'autre part une baisse des achats qu'effectuent régulièrement les détaillants. Ils espèrent un retournement de situation. Ils pensent que les prix vont baisser pour reprendre leurs approvisionnements, a-t-il affirmé. Des détaillants rencontrés sur les lieux s'inquiètent de la tournure des événements. Ils se disent otages d'une conjoncture jamais attendue. Pour eux, le fond du problème réside dans le manque de producteurs locaux de sucre. La dépendance vis-à-vis de l'importation du sucre se fait maintenant ressentir à plus d'un titre. Des grossistes pensent que la situation ne va pas s'améliorer. En réalité, le marché algérien ne répond qu'à la conjoncture mondiale. Pas d'augmentation dans les cafétérias D'un autre côté, quelques propriétaires de cafétéria refusent d'augmenter le prix du café. «Nous ne pouvons nous permettre une erreur pareille. Si on augmentait le prix du café ne serait-ce que de cinq dinars, alors nous pouvons nous préparer à la faillite. Les clients avaient déjà mal accueilli la hausse de 15 à 20 DA, déclare Omar, propriétaire d'un salon de thé à Kouba. Les boulangers veulent l'intervention de l'Etat Quant au président de la Fédération des boulangers, Youcef Kalafat, il a indiqué que dans son secteur d'activité, la boulangerie et la pâtisserie, les améliorants et la levure ont vu leur prix monter en flèche. Dans l'impossibilité d'augmenter le prix du pain, la corporation des boulangers attend l'intervention de l'Etat pour réguler le prix du sucre, devant ce qu'ils appellent un scénario incontrôlable.