La lutte contre la corruption dans les rangs des douaniers algériens est enclenchée par le ministère des Finances. Le département de Karim Djoudi et la direction générale des douanes s'attellent à établir une cartographie des postes sensibles de la douane, qui comportent un risque de corruption. C'est ce qu'a indiqué hier Abdelmadjid Mahrèche, inspecteur général au niveau des Douanes algériennes, dans une déclaration à la Chaîne III. Les postes de travail des douaniers seront dotés, selon l'invité de la radio, d'un dispositif qui ne permet plus à un agent douanier de décider seul. Ce dispositif qui est en cours d'élaboration devra mettre un terme à certaines pratiques de fraude et de corruption décriées depuis de longues années par les usagers des enceintes portuaires, aéroportuaires et des postes frontaliers. Pour plus de précisions, l'inspecteur général a indiqué : «Nous avons introduit également le principe de la mobilité du personnel douaner. Les agents ne peuvent plus occuper un poste au-delà de six mois, surtout pour les postes sensibles.» Les responsables au niveau des douanes sont également concernés par les mutations au bout d'une année. Il est clair qu'à travers ce dispositif des douaniers sont impliqués dans des affaires de corruption. L'inspecteur général des douanes a affirmé à ce propos que «durant les quatre dernières années, 72 dossiers de cas avérés de corruption d'agents douaniers ont été adressés à la justice». M. Mahrèche a appelé les importateurs, qui font face à des cas de corruption et de chantage de la part des douaniers, à déposer plainte au niveau de la DGI et de ne rien cacher à l'opinion publique sur ces affaires malsaines. «Celui qui ne dépose pas une plainte contre un douanier corrompu, il encourage en fin de compte l'impunité», a-t-il précisé. A travers ces déclarations, on comprend bien que le gouvernement est décidé à nettoyer les rangs en éjectant les faux douaniers qui ne sont là que pour leurs intérêts personnels et non ceux de l'Etat algérien. Le nouveau code des douanes en mars Selon l'invité de la radio, le nouveau code des douanes a pris du retard, parce qu'il devait être adapté à chaque fois au contexte économique. Toutefois, il sera finalisé, ajoute-t-il, et transmis au secrétariat général du gouvernement à la fin du mois de mars prochain. Les nouvelles dispositions que comprendra ce code sont notamment la simplification des déclarations aux douanes, l'introduction de la déclaration électronique, la saisie de documents à distance et le paiement électronique. Il y sera également introduit la notion des opérateurs agréés, tout comme les régimes douaniers. Le contentieux sera également aggravé pour un certain nombre d'infractions liées notamment au trafic des voyageurs. Pour ce qui est de l'activité des douanes, en 2009, le taux de recouvrement a atteint 457 milliards de dinars, contre 440 milliards de dinars en 2008, soit une augmentation de 3,8%. Le constat établi fait ressortir qu'il y a eu une régression dans l'importation des marchandises de revente en l'état et une augmentation d'importation des biens d'équipements. L'augmentation enregistrée est due au renforcement du service de contrôle et des mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, entre autres le système de paiement Credoc. S'agissant des importations dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange, les douanes ont enregistré une augmentation d'une valeur absolue de 511 millions de dollars, soit une hausse de près de 47% par rapport à la même période de l'année 2009.