Des personnalités espagnoles du monde de la culture et de la politique ont réaffirmé, lundi à Madrid, leur engagement en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, et appelé le gouvernement espagnol à exiger du Maroc de respecter les droits de ce peuple, à la faveur de la tenue du prochain sommet UE-Maroc. «La solution au conflit du Sahara occidental doit passer nécessairement par l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour permettre à son peuple de décider librement de son destin», a affirmé la présidente de l'Association des artistes, interprètes et société de gestion (AISGE), la célèbre actrice espagnole Pilar Bardem, au cours d'une rencontre-débat sur le Sahara occidental. Pilar Bardem, qui est à l'origine de cette rencontre, a rappelé que le peuple sahraoui «a toujours bénéficié du soutien total des citoyens espagnols qui sont très attachés à cette cause pour laquelle ils ont lutté pour que le peuple sahraoui puisse enfin jouir de sa liberté». Pour sa part, l'acteur Willy Toledo, un des principaux animateurs de la plateforme de soutien à la militante sahraouie, Aminatou Haidar, durant la grève de la faim qu'elle avait observée à Lanzarote, a souligné que cette rencontre se veut une occasion de plus pour ce mouvement de solidarité de «continuer à revendiquer et à soutenir les droits du peuple sahraoui». «Il s'agit de faire la lumière sur toutes les injustices qui continuent d'être commises et sur la responsabilité des différents gouvernements espagnols, depuis 1975, sur la situation actuelle du peuple sahraoui, et de voir comment retourner la situation pour qu'il puisse avoir sa liberté», a-t-il dit. Evoquant la grève de la faim de Mme Haidar après son expulsion illégale d'El Ayoun, Toledo a relevé qu'elle a été «fondamentale» pour faire connaître davantage le conflit et l'occupation marocaine des territoires sahraouis. De son côté, le coordinateur général d'Izquierda Unida (IU-Gauche unie), Cayo Lara, a souligné que la solution au conflit du Sahara occidental «passe par le respect du Maroc de ses propres engagements et des multiples résolutions de l'ONU». Evoquant lui aussi le sommet UE-Maroc, le premier responsable de ce parti a déploré que l'Union européenne «ne va pas exiger au Maroc de respecter ces résolutions onusiennes mais veut lui accorder au contraire un statut avancé». Pur le leader d'IU, «si le Maroc ne respecte pas les résolutions de l'ONU, non seulement l'UE se doit de ne pas lui accorder le statut avancé, mais elle doit aussi suspendre l'accord d'association» que ce pays a signé avec l'ensemble européen.