Le capitaine des Verts se livre aux lecteurs du Temps d'Algérie avec courtoisie et comme il a l'habitude de le faire à chaque fois qu'on le sollicite Quelles sont vos nouvelles avec votre club le FC Lorient ? Vous savez, rien n'a changé depuis mon retour de la CAN 2010, je ne joue pas régulièrement pour des raisons que j'ignore pour le moment, je n'en fais pas cas, puisque dès la fin de cette saison, je vais impérativement changer de club, car j'ai vraiment envie de quitter Lorient et de tenter ma chance ailleurs. Je ne suis plus intéressé par une cinquième saison dans le Morbihan. Justement, on a lu récemment dans la presse française que vous n'êtes plus en accord avec votre coach, d'où votre mise à l'écart. Qu'en est-il au juste ? J'ai été victime d'une déchirure dans le bas de la cuisse. La blessure fait partie du foot, c'est un aléa qu'il faut intégrer. Depuis, c'est vrai, j'ai peu de temps de jeu. Alors on va dire que c'est une saison très moyenne. Mais depuis, j'attends qu'on me redonne vraiment ma chance. Et je constate qu'on n'a pas tous le même crédit, certains peuvent se louper plusieurs fois de suite et continuent à jouer. Mais c'est vrai que parfois c'est frustrant. Pourtant, vous aviez aligné six matches consécutifs en titulaire avec les Verts lors de la CAN 2010... Tout à fait, j'ai fait une belle Coupe d'Afrique des nations ponctuée par une demi-finale, c'est important, battre la Côte d'Ivoire, une des équipes favorite de la CAN, n'est pas à la portée du premier venu, pourtant, on les battus avec l'art et la manière, ce fut d'ailleurs un match modèle pour nous. Malgré cela, mon entraîneur continue à me tourner le dos, c'est pour cela que je n'ai plus envie de continuer ici au Lorient. Vous quitterez donc votre club. Peut-on connaître votre future destination ? Je n'ai pas encore décidé pour quel club je jouerai. Avec mon agent, nous avons trois propositions, en France et à l'étranger. Mais je n'en dirai pas plus. Avec ma famille, nous sommes ouverts à une nouvelle expérience à l'étranger. Le bilan est vite fait. Mais cela fait partie du jeu, tout joueur aspire à jouer. Mais c'est vrai qu'il y a une Coupe du monde à préparer et que l'idéal est d'avoir du temps de jeu. Le club m'a fait une proposition mais au bout que quatre ans je n'ai plus envie de rester au FC Lorient, je ne voudrais pas faire la saison de trop. Le déroulement de cette saison a forcément pesé sur ma décision. Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, a supervisé la semaine passée des joueurs susceptibles de venir renforcer l'équipe nationale, qu'en dites-vous ? Je n'ai pas à me mêler de ce qui ne me regarde pas, ce sont les prérogatives de l'entraîneur, moi je ne suis qu'un joueur au même titre que les autres, que les nouveaux joueurs soient les bienvenus. Je suis pour tout joueur qui ramène un plus à l'équipe, surtout qu'on va au Mondial, une compétition de très haut niveau, qui nécessite des joueurs de haut niveau. On présume que vous êtes content du titre de meilleure équipe de l'année 2009 attribué par la CAF à l'Algérie... C'est une belle fierté, un immense plaisir, sachant qu'il y a de très bonnes équipes en Afrique comme le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana et l'Egypte, qui l'a encore prouvé d'ailleurs en remportant la CAN 2010. C'est vraiment une belle fierté et une reconnaissance par rapport à tout ce qu'on a accompli. On revient de loin, et l'équipe est encore en construction. J'ai connu des moments très difficiles avec la sélection. Là, ce sont des moments de gloire. On peut le voir encore aujourd'hui, avec l'engouement et la ferveur qu'il y a autour de cette équipe. Je suis très fier et heureux. La Coupe du monde approche à grands pas, il ne reste que deux mois, vous y pensez ? On y pense, bien sûr. Chacun, dans son club, doit bien se préparer. Ça va être l'évènement de l'année. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a un championnat à terminer. Après, on pensera à 100% à la Coupe du monde qui sera pour moi l'un des moments les plus forts de ma carrière de footballeur, je l'attends avec impatience, car c'est un événement planétaire que n'importe quel joueur quel que soit sang et son standing, ne veut rater. On doit se préparer bien comme il le faut pour honorer les couleurs du pays et faire un bon Mondial. Donc la déroute face à la Serbie n'est qu'un lointain souvenir ? Oui, car il y a eu de bonnes choses à tirer de ce match amical. Je pense que si on était revenu au score, le match aurait été complètement différent par la suite. Il y a eu des faits de jeu qui ont fait qu'on n'y était plus par moments, surtout en seconde période. Il faut s'inspirer de ce genre d'équipes, comme la Serbie, qui ont une maturité, une expérience et une sérénité. C'est bien de jouer ce genre de matches car c'est en faisant des erreurs que l'on apprend et que l'on grandit.
Comment voyez-vous le groupe de l'Algérie en Coupe du monde ? On se projette vers l'inconnu avec les Etats-Unis et la Slovénie. Avec l'Angleterre, on a la chance et l'avantage de connaître tous les joueurs, de savoir où et comment ils jouent. On peut voir leurs matches en Ligue des champions, s'en inspirer... On s'attend à un groupe très relevé, très difficile. Et il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire, on l'a vu en Coupe d'Afrique des nations face au Malawi. Une équipe inconnue qui nous a donné une gifle (3-0). Il faut respecter tout le monde. Vous êtes optimiste pour cette participation au Mondial après 24 années d'absence ? Vous savez, l'Algérie saura se transcender dans les grands moments, je sais qu'on fera sensation en Afrique du Sud, je reste très optimiste pour une belle participation au Mondial.