Le directeur général de l'entreprise portuaire d'Oran (EPO), C. M., et six de ses proches collaborateurs, dont le chef de service finances et le responsable de la commission des marchés, sont poursuivis dans le cadre d'une affaire de dilapidation de deniers publics. Les faits pour lesquels les mis en cause ont comparu hier devant le magistrat instructeur ont trait à la passation d'un marché relatif à des travaux d'aménagement du port d'Oran. En effet, il leur est reproché la passation d'un contrat avec une entreprise fictive pour un montant qui dépasserait, selon des sources concordantes, 700 millions de dinars. Le DG de l'EPO aurait dans le même temps libellé un chèque représentant ce montant au profit de cette entreprise qui s'est révélée n'avoir aucune existence réelle, affirment les mêmes sources, précisant que l'enquête actuellement en cours pourrait révéler d'autres griefs. Le port d'Oran connaît actuellement une dynamique de réaménagement qui cible notamment le terminal à containers et deux quais (Bamako et Casablanca) devant recevoir deux bateaux palaces affrétés dans le cadre de la tenue de la 16e LNG. Cet impératif a conduit, affirment les mêmes sources, la direction de cette entreprise publique à caractère économique à émettre des avis d'appel d'offres pour sélectionner des entreprises pouvant livrer à brève échéance les travaux. Toutefois, notent les mêmes sources, le choix de l'entreprise, choisie au terme d'une sélection douteuse, est énigmatique puisque les garanties exigées pour toute soumission n'ont pas été présentées par les responsables de cette entité fictive qui a finalement remporté le marché. C'est à ces questions que devront répondre les mis en cause qui continuaient hier d'être entendus par le magistrat instructeur près le tribunal de la cité Djamel Eddine.