Pratiquement isolé de la ville de Tlemcen, Boudghène, un vieux quartier populaire à l'abandon, est de nos jours la plaque tournante de tous les maux et fléaux sociaux. Le chômage, la délinquance, le problème de logements et d'insalubrité constituent les principales causes de l'état alarmant de ce quartier situé sur les hauteurs de la ville. Ce quartier regroupe un nombre estimé à plus de 18 000 habitants. Constitué de vieilles bâtisses saupoudrées de chaux aux couleurs vives et chaudes, de toitures basses et de ruelles sinueuses. Il semble être resté longtemps ignoré malgré les programmes d'action du gouvernement visant à l'amélioration du cadre de vie des citoyens et la prise en charge des problèmes vécus quotidiennement, notamment dans le domaine socioprofessionnel, malheureusement, le constat établi lors de notre tournée est tout autre. Beaucoup de carences sont constatées. Elles sont dues à l'absence d'un plan de réhabilitation de ce quartier à forte densité. «Nos pénibles conditions de vie ne cessent de s'aggraver», nous dira un citoyen. «C'est une situation invivable», fera-t-il remarquer. L'inexistence d'équipements en matière de jeunesse et de moyens infrastructurels adéquats les plus élémentaires fait que la population sombre davantage dans l'isolement, particulièrement la masse juvénile. En matière de défaillances, figure la réfection des réseaux routiers rendant l'évacuation quotidienne des ordures ménagères difficile, cela étant dû à l'étroitesse des rues. Par ailleurs, le secteur de l'habitat nécessite lui aussi l'attention des services concernés et où la précarité des habitations constitue le principal souci de nombreuses familles. Quant au chômage, de nombreux jeunes vivent ce problème crucial. De ce fait, il est impératif que les autorités concernées emploient les grands moyens pour assainir le cadre de vie de ces pauvres malheureux.