Le cinéaste sénégalais, décédé le 8 mars dernier et auquel le quotidien Le Temps d'Algérie a rendu hommage, n'aura pas eu le temps de réaliser son dernier film auquel il tenait tant. L'auteur de Lambayé et de Njagaan portait depuis plus de dix ans un projet de film sur Nder, ce village du Walo, au nord du Sénégal, où les femmes jadis avaient fait un acte héroïque de résistance à l'envahisseur : elles ont préféré le suicide à la captivité. Nder ou les flammes à l'honneur : ce film qui touche aux valeurs de résistance et au rôle de la femme dans la société ne verra pas le jour. C'est à l'occasion du IIe Festival culturel panafricain d'Alger (5/20 juillet 2009) que Johnson a obtenu une aide financière du ministère de la Culture algérien pour ce projet. Lui qui attendait de réunir tous les moyens et surtout l'aide du Sénégal se félicitait que la première opportunité lui a été donnée par l'Algérie. C'est Boualem Aïssaoui qui devait produire ce film à partir d'un scénario de Meriem Hamidat. Johnson Traore qui a consacré sa vie à la défense du cinéma africain ne voulait plus de l'assistanat. Ses dernières forces ont été consacrées à l'avènement d'une véritable industrie culturelle et la création d'un fonds de soutien financier au cinéma africain. L'Algérie manifestait un regain d'intérêt pour l'Afrique, et au moment où le financement de son projet trouvait une issue, la mort a eu raison de sa résistance, les flammes de l'honneur ne brûleront pas.