Plusieurs centaines de souscripteurs au programme location-vente de l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) pour la période allant du 18 août au 31 décembre 2001 ont tenu hier un rassemblement devant le ministère de l'Habitat. Ils attendaient la réponse du département de Noureddine Moussa à propos de leur cas, en suspens depuis neuf ans. Mais ils étaient surpris de constater que l'accès au ministère a été interdit même à leurs représentants, qui ont pourtant tenu plusieurs réunions avec le chef de cabinet. Une nouvelle fois, on leur a signifié qu'ils doivent attendre encore un autre mois pour avoir une réponse. «C'est la deuxième fois qu'on nous annonce une nouvelle date», a crié un protestataire, très en colère. Pour les protestataires, ce nouveau report signifie que le département de M. Moussa veut gagner du temps et qu'il ne se soucie nullement de leur cas. Leurs inquiétudes s'amplifient avec cette annonce, alors que des responsables de l'AADL avaient auparavant annoncé que deux sites étaient dégagés pour construire des logements devant être attribués en exclusivité à ces souscripteurs. Lors du rassemblement d'hier, la seule personne qui a pu accéder au ministère est un député qui s'était chargé de remettre un rapport au ministre expliquant une nouvelle fois le cas de ces postulants. Alors qu'ils attendaient une réponse favorable, ils étaient étonnés de constater l'important dispositif sécuritaire déployé depuis les premières heures de la journée pour disperser les foules et empêcher les protestataires de franchir la porte du ministère. Pour rappel, les dossiers des postulants, qui attendent depuis neuf ans l'attribution d'un logement location-vente, ont été remis en février à ce même département ministériel. Dans leur rassemblement d'hier, la colère était lisible sur les visages des protestataires qui brandissaient des banderoles dénonçant l'injustice et réclamant l'intervention du président de la République. Les souscripteurs ont tenu des dizaines de rassemblements devant le siège de la direction générale de l'Aadl et du ministère de l'Habitat. Ils ont alerté le ministère sur les centaines de logements location-vente inoccupés depuis des années par leurs bénéficiaires. Le département de Noureddine Moussa devra répondre à ces postulants en attente d'un toit.