Des unités des forces de sécurité spéciales iraniennes opèrent-elles au Venezuela ? Le président Hugo Chavez a fait vite de grimper tout en haut de la tribune pour démentir cette présumée présence d'une unité d'élite des Gardiens de la révolution sur le territoire vénézuélien. Le rapport du Pentagone qui a fait référence à cette présence accrue de ces éléments en Amérique latine, en général, et au Venezuela, en particulier, ne serait que pure affabulation. Caracas n'a besoin de personne pour aller traquer les Farc dans la jungle et ne compte pas se mesurer militairement à l'hyperpuissance américaine. Quant à soutenir diplomatiquement la République islamique d'Iran, le gouvernement Chavez ne s'en est jamais caché. Mme Clinton n'a-t-elle pas menacé en personne les pays qui s'obstinent à apporter un quelconque soutien au régime de Téhéran dont le Venezuela qui figurait en bonne place ? Ce n'est pas la première fois que le Département d'Etat s'ingère dans les affaires internes de la puissance régionale latine. Mais que Washington l'accuse d'abriter une unité d'élite des Gardiens de la révolution, c'en est trop. Du simple fait que, selon les autorités néosocialistes de Caracas, c'est totalement faux. Ce qui semble plus vrai, par contre, ce sont tous ces contrats de développement que l'Iran serait en train de négocier avec plusieurs sociétés étrangères, dont une compagnie française ! C'est du moins ce qu'a révélé un haut responsable du secteur pétrolier iranien. Lesquelles ? Personne n'en sera plus, la liste de ces sociétés ne sera fournie qu'une fois les marchés conclus et les signatures apposées. Avide de sanctions anti-iraniennes urgentes, – la dénonciation par Medved de l'irresponsabilité de Téhéran faisant revivre l'espoir chez les Occidentaux –, la France montera-t-elle au créneau pour rejeter formellement l'existence d'un projet liant l'Iran à l'une de ses compagnies pétrolières ? Avec l'extradition de l'ancien dictateur panaméen, Manuel Ortega, vers Paris et la visite de réconciliation qu'entame Nicolas Sarkozy en Chine, avec l'Iran en toile de fond, les médias français passeraient sous silence cette information qui est, pourtant, capitale. Du fait qu'elle met en lumière toutes les contradictions qui entourent le controversé dossier du nucléaire iranien. A moins, bien sûr, que l'annonce faite par le numéro deux de la compagnie pétrolière nationale iranienne fasse partie de la stratégie des mollahs à vouloir court-circuiter les vœux les plus chers des Occidentaux. Ceux qui consistent à doter l'Etat hébreu de cette hypothétique sécurité maximale qu'il cherche à acquérir par tous les moyens sauf par les négociations de paix. Benjamin Netanyahu ne continue-t-il pas de montrer tout l'intérêt d'Israël à la reprise des pourparlers indirects ? Il ne s'agit que de pure forme, la réalité est toute autre. En plus de ne pas être d'accord sur les frontières provisoires du futur Etat palestinien, le Premier ministre israélien a été un peu plus clair que son ministre des affaires stratégiques, Moshé Yaloon. Lors d'un discours devant la Knesset, commémorant le 150e anniversaire de la naissance de Theodor Herzl, «Bibi» a souhaité que le peuple juif reste fidèle à la vision d'Herzl. C'est-à-dire, de continuer de construire et développer la «terre d'Israël»… sur les territoires palestiniens occupés. Le comble de la franchise qui ne peut qu'être vrai.