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Un ex-P/APC de Benfréha écope de 3 ans de prison avec sursis Disparition d'un registre matrice d'état civil où était consignéela naissance du chef d'état major de l'émir Abdelkader
Le tribunal criminel d'Oran a condamné mercredi un ancien président de l'Assemblée populaire communale de Benfreha, daïra de Gdyel, a trois ans de prison avec sursis pour la disparition d'un registre matrice des naissances. Les faits, qualifiés lors du procès par le représentant du parquet de gravissimes, se sont déroulés en 2002 quand le petit-fils de Fendi Abdelkader avait sollicité les services communaux pour se faire un établir un extrait d'acte de naissance original de son grand-père, Fendi Abdallah, né en 1808 à Benfreha, ex-Legrand. Ce dernier n'était autre que le chef d'état-major du fondateur de l'Etat algérien moderne, l'émir Abdelkader. L'affaire avait éclaté le 6 juillet 2002, quand Fendi Abdelkader a essuyé le refus du préposé au guichet de lui remettre ce document, au motif qu'il ne retrouvait aucune trace du registre matrice. Choqué, il ira quérir le maire qui lui confirmera la disparition. Une plainte est alors déposée et les agents de l'état civil furent interrogés. Ces derniers chargeront le maire et notamment le préposé au guichet qui dira aux enquêteurs que le maire, qui était en relation avec un journaliste qui réalisait un reportage sur Fendi Abdallah, avait pris possession de ce registre qu'il gardait dans son bureau. Interrogé à son tour, il se défendra en affirmant qu'au vu de l'importance de ce document, il avait préféré le remettre au ministère de la Culture. Mais aucun reçu ni décharge de remise ne sont venus renforcer cette thèse. Des proches de Fendi Abdalllah affirmeront, pour leur part, que le registre a été remis à des chercheurs étrangers, suisses, selon plusieurs sources. Le maire tentera durant son procès de se défendre en affirmant qu'il n'a eu qu'une copie de ce registre qu'il a par la suite confiée au ministère de la culture, copie dont l'existence n'a jamais été prouvée. Dans son réquisitoire, tout en mettant en exergue la gravité des faits reprochés au mis en cause, le représentant du parquet a demandé à la cour de lui infliger une peine de 7 ans de prison ferme, mais après délibération, il fut condamné à 3 ans de prison avec sursis. En 1847, après la signature du traité de reddition avec le général Lamoricière, l'émir Abdelkader avait quitté le port d'Oran à bord de l'Asmodée, laissant derrière lui une poignée de fidèles qui avaient refusé de déposer les armes, dont son chef d'état-major Fendi Abdallah. Ce dernier, qui avait poursuivi la lutte armée, fut blessé et arrêté en 1848 et transféré à Toulon où il fut jugé et condamné à mort, une sentence exécutée en 1849. Son aide de camp, un certain Amar le kabyle, arrêté en même temps que lui, se suicidera dans sa cellule en apprenant sa pendaison. Le verdict rendu par le tribunal d'Oran n'a pas levé toutes les zones d'ombre qui continuent à planer sur cette affaire de disparition du registre matrice des naissances.