La commune de Benfréha, dans la wilaya d'Oran, est secouée par un scandale qui a trait à une manipulation des registres «matrices» des naissances. Cette nouvelle affaire intervient quelques jours seulement après le jugement prononcé par la cour d'Oran qui avait condamné l'ancien P/APC pour avoir fait disparaître un autre registre «matrice» sur lequel figurait l'acte de naissance de Fendi Abdallah, l'ancien chef d'état-major de l'Emir Abdelkader. Cette nouvelle affaire, actuellement entre les mains de la justice, a trait à un faux et usage de faux caractérisé. En effet, une citoyenne avait inscrit le 12 février 1988 un enfant né de père inconnu. Cette femme était séparée depuis des années de son mari qui avait contracté un autre mariage dans la région de Maghnia. La déclaration de père inconnu s'imposait dans ce cas, comme le mentionne l'extrait d'acte de naissance n°1474 établi par la commune d'Oran. Cela aurait pu passer inaperçu mais voilà qu'une année plus tard, avec la complicité d'agents de la commune de Benfréha, elle réussit à faire inscrire son enfant, né une année auparavant, en lui attribuant la paternité de son ancien époux. Le registre «matrice» porte la mention de la naissance en précisant qu'elle a été faite par la mère par devant l'ancien P/APC en sa qualité d'officier d'état civil. Le pot aux roses a été découvert par sa belle-famille qui avait trouvé que celui qu'elle présentait comme son petit-fils et qui avait, selon les rites de la religion musulmane, droit à une part de l'héritage de son mari décédé, n'avait en réalité aucun lien familial avec cette dernière. Celle-ci, qui avait réussi à se procurer une copie du premier acte de naissance, a établi une copie du second en sollicitant les services de l'Apc de Benfréha. En consultant ces deux documents, elle a conclu qu'il y avait anguille sous roche, d'où son recours à la justice qui a pris l'affaire en main. L'affaire, selon de nombreuses sources, reflète le laisser-aller qui caractérise la gestion de l'état-civil qui aurait dû être confiée au secrétariat général de l'administration communale, au lieu de la laisser sous le contrôle d'un élu. Curieusement, la femme par qui le scandale est arrivé peut figurer sur le livre Guinness des records. La femme qui a enfanté à 8h du matin s'est rendue à l'APC à 13h pour déclarer la naissance, une prouesse qui est loin d'être dans les cordes d'une femme qui a subi les atroces douleurs d'un accouchement. Là, c'est une autre histoire.