«C'est une journée symbolique et historique», a affirmé, hier, lors de la première campagne d'exportation d'orge depuis 43 ans, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, au port d'Alger. Après 43 ans d'absence du marché international de l'orge, l'Algérie exporte désormais les céréales. Opérant dans le négoce, le premier client est de nationalité française, qui, après chargement au port d'Alger, revendra les 100 000 quintaux d'orge achetés à des sociétés étatiques tunisiennes. Le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Noureddine Lekhal, a rappelé à cette occasion que la dernière opération d'exportation remonte au mois d'octobre 1967, dont une quantité de 50 000 tonnes de blé dur avait été embarquée au port de Mostaganem. Le premier responsable d OAIC a indiqué également que «la quantité produite est nettement au-dessus des normes internationales. En termes de poids, la production d'orge de cette année se situe à 68%, un taux d'humidité de 9% et le taux de protéines est de 9%. Les normes internationales affichent des pourcentages pour ces indices respectivement de 62%, 14% et 7,5%. Ainsi, en raison de ces critères de qualité, les 100 000 quintaux d'orge destinés à l'exportation sont cédés à des coûts plus élevés que ceux fixés par la Bourse de Chicago. «Les campagnes d'exportation seront à l'avenir structurées», prévoit M. Lekhal, tout en ajoutant que «chaque agriculteur contribuant à l'exportation sera fiché (identité). L'ensemble des agriculteurs constituant le réseau d'exportation bénéficieront de mesures d'accompagnement de l'Oaic». En effet, les normes internationales imposent l'absence de maladies cryptogamiques sur la céréale. «L'Oaic interviendra pour contrer les maladies», a rassuré son DG. En plus de cela, «tous les agriculteurs qui seront retenus (liste des agriculteurs participant à l'exportation) devront procéder à des opérations de désherbage. En négoce, un lot qui contient des mauvaises herbes est difficilement cessible», a-t-il tenu à souligner. Dans le même sillage, M. Lekhal souhaite que «la culture de l'exportation se développe de plus en plus chez les agriculteurs. L'objectif étant d'exporter l'excédent de la production pour maintenir cette activité, car dorénavant, l'excédent de la production sera soumis à la vente durant les mois d'octobre et de novembre». Noureddine Lekhal a expliqué également que «les exportations seront conditionnées selon les capacités de production et selon les cours de la Bourse de Chicago». Raison pour laquelle «chaque coopérative procédera à sa mise à niveau pour maintenir les campagnes d'exportation». S'agissant du blé, depuis avril 2009, l'Oaic n'a pas importé de blé dur. Les importations enregistrées ont été effectuées par des groupes privés. Cependant, l'Algérie ne dispose pas de superficies suffisantes pour la production de blé tendre, obligeant de ce fait l'Oaic a en importer, explique-t-on. Benaïssa appelle les agriculteurs à avoir confiance en eux Rachid Benaïsssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a, à l'issue de la visite du bateau transportant les 100 000 quintaux à destination de la Tunisie, exprimé sa satisfaction. «Cette campagne d'exportation est un message aux agriculteurs pour qu'ils aient confiance en eux-mêmes. En adoptant de meilleures techniques, ils peuvent accroître encore plus la production. L'agriculture algérienne a des capacités qui restent à exploiter», a-t-il affirmé. Il s'est également montré optimiste pour les prochaines campagnes de moissons-battages. «Nous nous attendons à une meilleure production», a-t-il envisagé sans avancer d'estimations.