La cour criminelle d'Alger connaîtra une atmosphère particulière, le 24 du mois en cours. La raison étant que les magistrats devront statuer sur le sort des 13 terroristes notoires dont Abdelmalek Droukdel (émir d'Al Qaïda au Maghreb), auteurs du double attentat visant le Conseil constitutionnel à Ben Aknoun et le siège du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) à Hydra. Sept terroristes parmi lesquels figure l'émir national d'Al Qaïda, actuellement traqués par les services de sécurité, devront être condamnés par contumace tandis que six autres arrêtés devront répondre des deux attentats terrorises pour lesquels ils sont poursuivis et qui se sont soldés par un lourd et macabre bilan en pertes humaines. Deux attentats qui ont suscité l'indignation de l'opinion publique nationale et internationale. Devant la gravité des faits reprochés aux prévenus, l'implacable magistrat, M. Benkherchi, aura fort à faire durant ce procès qui se tiendra, sans aucun doute, durant plusieurs jours. La tâche ne sera également pas de tout repos pour les avocats tenus de défendre leurs détenus respectifs. Il sied de rappeler que ces sanglants attentats kamikazes et à la voiture piégée resteront dans les mémoires des citoyens d'Alger. En ce matin de mardi du mois de décembre 2007, deux fortes déflagrations, survenues presque simultanément, avaient rompus le semblant d'accalmie qui s'était installé au sein de la capitale et de ses périphéries, et ce, après l'attentat du 11 avril 2007 visant le Palais du gouvernement. Alors que nul ne s'y attendait, des voitures piégées à l'explosif avaient littéralement soufflé une partie de l'édifice du Conseil constitutionnel, situé à quelques mètres de la Cour suprême, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales devait confirmer que «l'attentat a été perpétré par les terroristes qui avaient piégé deux véhicules». Par ailleurs, il était fait état de l'explosion d'un bus d'étudiants qui se trouvait à proximité de l'édifice. Concernant le deuxième attentat visant le HCR et dont l'explosion a fortement endommagé le bâtiment du programme des Nations unies pour le développement (Pnud) situé à proximité, les différentes sources d'information avaient indiqué que «le kamikaze Brahim Chebli, 64 ans (résidant à Aïn Naâdja), à bord d'un camion bourré d'explosifs, avait littéralement foncé en direction de l'édifice du Pnud», causant des dégâts matériels considérables et de lourdes pertes humaines, pour la plupart des employés du Pnud. Deux attentats qui se sont soldés par le décès de 52 personnes parmi elles des étudiants, des employés du Pnud et du Conseil constitutionnel à Ben Aknoun. Un attentat que le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, avait qualifié de «crime contre l'humanité». Il est attendu que ce procès draine un nombreux public composé essentiellement des parents et des proches des victimes de ces attentats meurtriers.