La chambre des référés du tribunal de Sidi M'hamed a rejeté hier la requête déposée par les entreprises privées spécialisées dans le transport des conteneurs. Ces dernières ont demandé la reprise de leur activité au sein du port d'Alger. Des sources judiciaires nous ont précisé que les responsables des entreprises en question sont emprisonnés : il s'agit de l'entreprise Trans Yamax Logistic, une des plus importantes sociétés de transport au niveau du port, de la société Mitidja Logistique, de la société de transport Saadi et l'entreprise Malouk. Notre source précise que ces entreprises ont essayé de reprendre leur activité en régularisant leur situation juridique. L'enquête menée par les services de recherche et d'investigation relevant du ministère de la Défense nationale a révélé que ces entreprises travaillaient sans aucune autorisation au sein du port. L'enquête mentionne également que ces entreprises activaient sans avoir signé de contrats avec l'administration portuaire. Cela a été possible grâce à la complicité de responsables du port. Les mis en cause ont déclaré devant le juge d'instruction être victimes d'abus de pouvoir exercé par l'administration portuaire. Ils considèrent que cette dernière a refusé de les régulariser malgré leur activité au sein du port depuis plusieurs années. Les résultats de l'enquête révèlent d'autre part que l'ex et l'actuel PDG du port d'Alger poursuivis dans cette affaire, avec la complicité d'autres responsables, ont usé de clientélisme et permis à certains d'activer d'une manière illégale dans l'enceinte portuaire. Les accusés ont dénoncé la mauvaise gestion du port sous l'ère de Ali Farah et de son successeur actuellement sous mandat de dépôt. Ils estiment que cette mauvaise gestion profitait à l'ancien PDG, à ses amis et ses connaissances qui ont partagé les recettes du port au détriment du trésor public. Selon l'enquête, le plus important transporteur a affirmé avoir demandé des autorisations à l'administration du port pour des grues appartenant à son entreprise. Son cas n'a pas été pris en considération, alors que d'autres entreprises ont vu leur situation régularisée, tout en précisant que la remise d'autorisation s'effectuait selon un barème de comptabilité. L'enquête révèle en outre que le patron de l'entreprise Trans Yamax Logistic nouait des relations d'affaires avec l'ancien PDG du port d'Alger, Ali Farah, ainsi qu'avec les deux principaux accusés dans cette affaire, en l'occurrence le directeur général adjoint chargé de la coordination des activités logistiques du port d'Alger. Il répond au nom de H. Nidham Eddine. Ce dernier nie avoir été l'intermédiaire des quatre entreprises pour facturer leur profit alors qu'elles activaient illégalement au port d'Alger. Il a déclaré avoir assisté à une réunion qui a regroupé les directeurs d'exploitation, d'utilitaires et de l'organisation, lors de laquelle ils lui ont demandé de régulariser les factures des quatre entreprises. Cette demande a été formulée au moment où les services de sécurité avaient déjà déclenché l'enquête.