«Les trois compagnies qui assurent les liaisons entre l'Algérie à la France souffrent du même problème», celui de la gestion des retards dans les vols. Les chefs d'escale des trois compagnies aériennes que nous avons pu interroger ont tous admis que la gestion de la saison estivale n'est pas facile. Les raisons sont multiples, selon le représentant d'Air France, qui a avoué que «le trafic aérien redouble et parfois triple de cadence en cette période, notamment pour la ligne qui relie l'Algérie à la France, et cela est dû principalement à la forte concentration de la communauté algérienne établie en France». Même topo chez Aigle Azur qui a réussi en peu de temps à s'imposer en tant que concurrent potentiel du ciel algérien. «Nous arrivons à gérer mais il faut avouer au passage que le nombre d'émigrés qui rentrent au pays en cette période des grandes vacances est important. Je peux vous dire simplement que notre compagnie a réussi jusque-là son pari». La même version est avancée par le responsable d'Air Algérie, une compagnie souvent fustigée par les passagers qui ne réclament rien d'autres que le respect des horaires… et des retards moins longs. «Nous savons très bien que le ciel algérien est saturé en été et que même les autres compagnies font des retards. Nous demandons juste une meilleure prise en charge des passagers, car comme nous l'avons constaté au fil des ans, la communication est déficitaire chez Air Algérie. Le fait de laisser des passagers en rade pendant plusieurs heures sans aucune explication montre le manque de professionnalisme du personnel de cette compagnie», nous indique un voyageur abonné à la compagnie nationale. S'agissant des retards et autres annulations de vols sur plusieurs destinations, le représentant d'Air Algérie explique que les contraintes sont nombreuses qui sont à l'origine de cette situation. Notre interlocuteur indique qu'«il y a lieu de noter deux causes principales : le manque d'appareils et la programmation des vols». Concernant le manque d'avions, le responsable a annoncé qu'«Air Algérie ne dispose pas d'assez d'avions pour répondre aux besoins croissants de passagers». Il assure cependant que «la compagnie a réussi à pallier cette difficulté en affrétant des avions pour la circonstance». Le même point de vue est avancé par le responsable d'Aigle Azur, mais «vu la souplesse des lois françaises en la matière, vu aussi que la compagnie est de droit français, l'opération d'affrètement est beaucoup plus facile pour nous», au contraire de la compagnie publique nationale qui, en plus du manque d'appareils, doit effectuer des tests avant chaque décollage d'un aéroport étranger, notamment en France. «Il en résulte des retards qui pénalisent à chaque fois les passagers qui ne comprennent toujours pas les problèmes de la compagnie nationale», commente le responsable d'Air Algérie. Hier, au niveau de l'aéroport d'Alger, nous avons pu le constater. Des passagers en provenance d'Orly ont tenu à nous apporter les précisions suivantes : «Nous avons eu un retard de 45 minutes mais le voyage s'est bien déroulé. L'été, c'est toujours comme ça», nous dit une passagère.