Les candidats libres à l'épreuve dénoncent l'inégalité des traitements du ministère de l'Education par rapport à la réalisation des sujets du baccalauréat, qui s'est déroulé le 6 juin. Ils estiment qu'ils avaient tout à fait le droit de bénéficier de la limitation du programme de révision, tout comme les candidats scolarisés. Les 148 026 candidats libres inscrits au baccalauréat 2010 estiment que le ministère a limité leurs chances de réussite, v ia les sujets «difficiles» confectionnés chaque année. «Les sujets du nouveau programme sont abordables, et je suis convaincu que j'aurais pu décrocher une meilleure moyenne si j'avais eu des sujets de ce niveau», regrette l'un des lauréats parmi les candidats libres, qui ajoute : «J'aurais au moins pu m'inscrire à l'institut de médecine.» Des 148 026 inscrits, seulement 122 653 se sont présentés à l'examen dont 27 607 ont pu obtenir le visa pour l'université. Le taux de réussite est ainsi de 22,51%. Une moyenne jugée faible par le ministère de l'Education nationale, qui impute ce taux à de multiples raisons, dont la méconnaissance d'appréhender les épreuves du baccalauréat. Les candidats, pour leur part, imputent ce faible taux à l'injustice appliquée, notamment l'absence de documentation des filières de l'ancien programme, désormais inexistant chez les libraires, selon les concernés. Les plus chanceux d'entre eux se sont débrouillés comme ils l'ont pu, via les cours, alors qu'ils étaient inscrits en classe de terminale. Ces candidats se préparent dans des conditions qui ne sont pas tout à fait favorables et doivent accepter la «ségrégation» instaurée par la tutelle pour «la réussite de la réforme scolaire». Contacté par Le Temps d'Algérie, le porte-parole du Conseil national des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, a estimé qu'il n'est pas normal que les candidats libres demandent la limitation du programme, car ils n'ont pas subi les conséquences de la grève cyclique enregistrée, puisqu'ils n'étaient pas scolarisés. Ajoutant qu'ils devaient au contraire se consacrer à réviser tout le programme de l'année scolaire. Selon lui, 50% des candidats libres sont des personnes ayant déjà fait la troisième année secondaire, voire des bacheliers qui espèrent obtenir une meilleure moyenne pour s'inscrire dans les filières prisées ou à une deuxième filière. Donc la révision peut s'avérer plutôt facile, même sans aide. L'ancien programme aux oubliettes Par ailleurs, le porte-parole du CLA a tenu à dénoncer le fait que le ministère ait décidé de limiter aux postulants inscrits au nouveau programme la révision au baccalauréat au premier et deuxième trimestres uniquement, accordant ainsi aux élèves plus de facilités pour décrocher l'épreuve. Enfin, il y a lieu de rappeler que le conseiller du ministre de l'Education, Boubekeur Khaldi, avait annoncé que le bac 2010 était la dernière session des candidats libres inscrits à l'ancien programme ; c'est-à-dire que les futurs candidats libres n'auront pas le choix que de s'inscrire dans le nouveau. Achour Idir estime que cette décision est contraire à celle rendue publique par le ministère, faisant état de l'étalage de l'ancien programme pour les candidats libres jusqu'à 2012. Pour clore son intervention, le représentant du CLA a indiqué que c'est là une conséquence de la réforme de l'éducation nationale. «Les réformes font toujours des mécontents, il faut seulement savoir gérer.»