Selon des sources judiciaires, 8 d'entre les 18 émeutiers de la localité de Sidi Salem, incarcérés au niveau du centre pénitentiaire d'El Allelick, observeraient depuis samedi une grève de la faim pour demander la révision de leur procès. Nos sources indiquent que l'un des prisonniers âgé de 22 ans et souffrant de diabète et d'hypertension artérielle aurait été transféré vers le CHU Ibn Rochd de Annaba, dimanche dans la matinée, suite à un malaise. Il a été précisé que son état ne prête pas à inquiétude, mais il a été quand même gardé en observation après des soins, jusqu'à hier. Estimant avoir été accusés à tort et lésés dans leurs droits, les prisonniers en question auraient exigé que justice leur soit rendue, faute de quoi ils poursuivraient leur mouvement jusqu'à satisfaction de leur revendication. Rappelons que le tribunal d'El Hadjar avait condamné mardi les 18 émeutiers à des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme assorties d'une amende de 1 million DA chacun pour atteinte à l'emblème national et pour avoir brandi le drapeau français ainsi que pour attroupement illicite et destruction de biens publics. Le procureur avait requis, indiquons-le, des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme contre les manifestants arrêtés lors des émeutes qui ont paralysé, trois jours durant, la localité de Sidi Salem, l'isolant malgré le grand renfort de forces de sécurité. Ces événements remontent au 19 juin, lors d'une manifestation de revendication de logements sociaux provoquée par les habitants du bidonville La SAS, implanté en périphérie de Sidi Salem. Les jeunes qui ont pris part au mouvement se sont alors transformés en émeutiers et ont détruit totalement l'antenne de l'APC et certains édifices publics. Ils ont tenté également de s'attaquer au siège de la sûreté urbaine locale, allant jusqu'au corps à corps avec les policiers. Devant l'aggravation de la situation et après que les émeutiers eurent entrepris de faire usage d'armes blanches et de cocktails Molotov contre les policiers qui sont intervenus pour ramener l'ordre, le wali de Annaba avait décidé de réunir les délégués des habitants et certains notables de la cité pour leur demander d'appeler au calme les plus intraitables et faire le point avec eux.