De sources proches de cette instance judiciaire, nous apprenons que le tribunal d'El Hadjar, actionné en première instance dans l'affaire qui a défrayé la chronique, devrait transférer le dossier des 18 émeutiers de Sidi Salem au parquet de la cour de justice de Annaba. Initialement condamnés à des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million DA chacun, le 7 juillet, les accusés avaient considéré que leurs juges avaient eu la main trop lourde avec eux dans ce procès et avaient immédiatement annoncé qu'ils allaient faire appel du jugement prononcé. Ceux d'entre eux qui avaient écopé des peines les plus sévères, au nombre de 8, ont même observé une grève de la faim juste après leur incarcération au centre pénitentiaire d'El Allelick en signe de protestation. Un mouvement de grève qui a duré 3 jours et qui a amené les autorités judiciaires à réagir en désignant une commission composée de représentants de la cour de justice de Annaba et de la direction dudit centre pénitentiaire pour prendre en charge les doléances des condamnés et amener ces derniers à interrompre leur grève de la faim. Nous rapportions dans ces mêmes colonnes que les membres de la commission avaient assuré les émeutiers condamnés de l'ouverture prochaine d'une enquête approfondie sur les circonstances de ces manifestations et notamment sur les atteintes à l'ordre public et aux symboles de l'Etat, dont l'emblème national qui aurait été piétiné par certains des émeutiers. Les négociateurs auraient également promis de faire toute la lumière sur les accusations dirigées à l'encontre de ceux d'entre les manifestants qui auraient brandi le drapeau français pendant les manifestations non-stop du 19 au 21 juin. Promesse qui a apparemment été suivie d'effet puisque le dossier va être rouvert par devant la cour, non pas dans le cadre de la procédure d'appel, mais pour un complément d'instruction, affirment nos sources. Rappelons que 6 d'entre les émeutiers présumés meneurs du mouvement qui a embrasé la cité côtière de Sidi Salem (daïra d'El Bouni) ont écopé d'une peine de 8 ans de prison ferme, alors que 5 autres ont été condamnés à 6 ans de prison ferme. Le reste des jeunes arrêtés au lendemain des manifestations ont bénéficié, semble-t-il, des circonstances atténuantes et il a été finalement retenu 5 années de prison ferme à l'encontre de 4 d'entre ceux-ci et 2 ans de prison ferme également à l'encontre des trois derniers. Le procureur avait requis des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme contre les manifestants arrêtés. Ces émeutes ont suivi une manifestation de revendication de logements sociaux provoquée au début par les habitants du bidonville La SAS implanté en périphérie de Sidi Salem pour se propager à tout le site avec les conséquences dramatiques que l'on sait.