Ici les mots coulent comme du sable entre les doigts. Le désert devient un jardin magique où les couleurs obéissent au reflet du soleil. Dans ce silence de la terre, il y a «une vie qui donne une envie poétique du monde». C'est Cinq fragments du désert de Rachid Boudjedra. Tirant sa substance de la poésie de saint John perse. Boudjedra prend le chemin du désert algérien. Tout l'univers devient ici insolite, inquiétant, où l'auteur paraît éprouver la hantise d'une présence qu'il ne pourrait saisir. Entre l'apparence et l'essence, et la tension qui anime cette œuvre, l'appel par-dessus ce vide : le désir de transcender «ici dans ce Sahara se fixe la sauvagerie du monde et sa prodigieuse capacité à donner aux hommes de l'exaltation, de la dérision et le sens de la mort, de la folie, du sens divin. Aussi !!!».