Les répercussions de l'attaque lancée le 22 juillet par des unités d'élite de l'armée française contre un campement de l'Aqmi en territoire malien ne font que commencer en France. A nouveau, le groupe terroriste menace de s'en prendre, tôt ou tard, aux intérêts français, obligeant les autorités à renforcer le plan Vigipirate. Le gouvernement français a adapté début août son plan antiterroriste Vigipirate après l'annonce fin juillet de la mort de l'otage français Michel Germaneau dans le Sahel, a indiqué hier une source policière. Le Premier ministre François Fillon «a décidé de procéder à une adaptation de posture du plan Vigipirate pour la période comprise entre le 2 août et le 15 septembre», indique une note de service de la préfecture de police de Paris. Le dispositif actuel de sécurité destiné à prévenir les menaces ou à réagir face aux actions terroristes est au niveau rouge, l'avant-dernier sur l'échelle de gravité des risques, depuis les attentats de Londres en 2005. Tout en le maintenant à ce niveau, le gouvernement a décidé de «renforcer la vigilance devant les lieux de culte sensibles, les sites touristiques, les espaces accueillant de grands événements, les grands magasins et les grands centres commerciaux», précise le texte de la préfecture. L'annonce du renforcement du plan Vigipirate intervient presque au même moment où l'Aqmi réitère ses promesses de s'en prendre à la France. Dans un communiqué mis en ligne sur des forums islamistes, l'Aqmi menace la France de représailles après le raid mené par les forces françaises et mauritaniennes qui a coûté la vie à six de ses membres, le 22 juillet au Mali. Le communiqué, qui présente le président Nicolas Sarkozy comme un «ennemi d'Allah», exhorte les tribus d'une région à cheval sur le Mali, le Niger, la Mauritanie et l'Algérie, à s'unir contre «les fils et agents de la France chrétienne». Le groupe, qui a dit avoir exécuté Michel Germaneau après l'échec du raid qui visait à le libérer, lance une sérieuse mise en garde à Sarkozy : «A l'ennemi d'Allah Sarkozy, je dis : vous avez manqué une occasion et ouvert la porte de l'horreur dans votre pays. (...) Je ne dis pas que ce sera aujourd'hui ou demain ou après-demain, mais cela arrivera», dit le communiqué mis en ligne par Abou Anas al Shanghiti. Le communiqué précise que les six combattants tués lors du raid étaient, pour trois d'entre eux, membres de tribus touaregs, et qu'il y avait un Algérien, un Mauritanien et un Marocain. «J'appelle ces fières tribus dont les fils sont tombés en martyrs (...) à les venger en tuant les fils et agents renégats de la France chrétienne», a ajouté Shanghiti. Pour l'instant, les officiels français font semblant d'ignorer le message mais tout porte à croire que des mesures de sécurité draconiennes ont été déja prises par les représentations françaises dans les pays du Maghreb et du Sahel.