Un expert de la direction des services de renseignements français a reconnu que les relations entre l'Algérie et la France ne sont pas solides, ce qui rend difficile la coopération sécuritaire, notamment dans l'affaire du kidnapping des ressortissants français au Sahel. Dans une déclaration faite hier au quotidien français Le Figaro, concernant les cinq ressortissants français enlevés au Niger, l'expert a estimé que «la coopération sécuritaire entre l'Algérie et la France n'est pas excellente, en comparaison avec d'autres pays dans la région du Sahel, à l'exemple de la Mauritanie». Tout en faisant allusion au «refus» de l'Algérie de négocier avec les groupes terroristes et son objection au payement de rançons, il ajoute qu'«il y a plusieurs dossiers qui renforcent sa relation avec ce pays dans la lutte contre le terrorisme, mais qui restent en suspens». Tout en reconnaissant la difficulté de la mission des services de renseignements dans la région du Sahel connue pour sa vaste superficie et le fait que les groupes terroristes arrivent à acquérir de nouveaux véhicules sophistiqués et des équipements dotés des dernières technologies achetés avec l'argent de la rançon payée dernièrement par l'Espagne pour la libération de ses deux ressortissants, la même source ajoute que la politique constitue un handicap dans la mission, étant donné que les politiciens exigent des résultats rapides et concrets sur le terrain. Le directeur des services de renseignements français, Domonico Corbin Arar, a pour sa part déclaré dans le même quotidien que dans le cadre des procédures engagées dans la région du Sahel pour la libération des 5 ressortissants français détenus au Mali «la France a fait face depuis 2002 à 52 enlèvements opérés par des groupes terroristes. Ils ont été enregistrés en Afghanistan, en Irak, au désert du Sahel. Dans ces régions, il y a eu sur une durée de 8 ans 60 rapts, précisant que les services de renseignements «DGSE» traitent en moyenne une affaire d'enlèvement chaque deux mois. Par ailleurs, un autre expert des services de renseignements a indiqué que son département s'est consacré ces derniers mois au dossier des enlèvements qui vise les ressortissants français dans le monde, ce qui a induit à une certaine négligence des autres affaires qui font partie de ses prérogatives. Cette concentration intervient surtout après l'assassinat d'un ressortissant français, Michel Germaneau, par Al Qaïda au Maghreb islamique ou Aqmi et au moment où deux journalistes français sont encore détenus en Afghanistan par le mouvement des talibans. Il conclut que «les services de renseignements français vont axer leurs efforts sur l'opération de libération des 5 otages français détenus au Mali et que cette affaire nécessite la mobilisation d'autres unités des mêmes services dans la région». La même source a indiqué, en outre, que la France a mis en place un important dispositif et mobilisé ses effectifs afin de détecter l'endroit où se cachent les kidnappeurs. De même que la direction des services de renseignements a déployé des équipements techniques en utilisant les satellites programmés, installés en direction du Niger et du Mali pour contrôler les régions où activent et circulent les groupes terroristes. Il a ajouté que les avions de reconnaissance de modèle Brig Atlantic ont entamé des opérations de survol et de reconnaissance des bases militaires de N'Djamena et de Dakar pour couvrir toute la région. La même source affirme que les stations de centre d'écoute des communications téléphoniques sont mobilisées pour la collecte du plus grand nombre de renseignements concernant les mouvements des groupes terroristes. Il ajoute que cette opération nécessite l'interprétation des données. La même source a indiqué que des éléments de la sécurité seront envoyés et que les forces spéciales militaires se trouvant en Mauritanie seront dépêchées, suivant les accords conclus avec les pays de la région du Sahel. La DGSE compte réactiver ses sources d'informations auprès des Touaregs, qui ont eu déjà des liens avec les terroristes en activité dans ce territoire.