Dénonçant l'instrumentalisation des valeurs de novembre, le président de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a appelé hier les initiateurs du projet criminalisant le colonialisme à déposer leur démission, estimant qu'il faut une véritable ouverture du champ audiovisuel pour se départir «des pratiques du parti unique». Tout en déplorant la position du président de l'APN, Abdelaziz Ziari, à ce propos, le président de Ahd54 a appelé les initiateurs du projet de loi criminalisant le colonialisme, incapables selon lui de défendre le texte, de démissionner. «Qu'ils assument leur échec. Au lieu de démissionner, ils préfèrent rester et toucher 30 millions par mois», tonne-t-il, regrettant «l'instrumentalisation des valeurs de novembre à des fins personnelles». Pour l'ex-candidat à l'élection présidentielle qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'occasion du 22e anniversaire des évènements du 5 octobre 1988, il n'y a aucune transparence dans la gestion des affaires du pays. Les victimes de ces évènements qui ont constitué, selon le conférencier, le passage à une transition démocratique tant espérée, sont «évincées du débat», regrettera-t-il, non sans constater le retour aux vieilles pratiques des années 1970. Il en veut pour preuve la fermeture du champ audiovisuel, la tenue d'élections législatives «truquées», celles de 2007 ou encore l'amendement en 2008 de la loi fondamentale du pays pour permettre au président de la République – qu'il omettra soigneusement de citer – de «rester au pouvoir». «Il faut libéraliser le secteur audiovisuel et pourquoi pas le privatiser», a préconisé Rebaïne, qualifiant l'ENTV d'outil de propagande. Dans ce même registre, le conférencier a rappelé sa proposition d'un Haut conseil de l'audiovisuel. Par ailleurs, Ali Fawzi Rebaïne qui a évoqué «une des questions de l'heure», à savoir le projet du code de la commune, s'élèvera contre le recours abusif aux ordonnances, moyen selon lui d'éviter tout débat. «Quel est alors le rôle de l'assemblée lorsqu'on limite les prérogatives des élus tout en renforçant celles des wali et autres secrétaires généraux des communes ?», s'est-il interrogé avant de préconiser «la décentralisation économique et sociale». Le conférencier a enfin dénoncé «le retour au communisme», qualifiant la loi dite 49/51 de «protectionnisme mal placé», alors que «nos recettes n'ont servi qu'à alimenter les multinationales».